Forêt de Brocéliande

Lors de mon dernier séjour automnal en forêt de Brocéliande, j’ai eu le bonheur de découvrir beaucoup de lieux particulièrement inspirants. Brocéliande est une forêt imprégnée de contes et de légendes dont l’âme est discrètement envoûtante. Ses chemins sont pleins de secrète magie… Des arbres remarquables, habités de murmures mystérieux et de cris de corneilles… Des étangs aux eaux diseuses d’histoires… Des rochers pleins de sagesse, fréquentés par des enchanteurs ou des sorciers… Des landes brumeuses et des clairières vibrantes, territoires d’un petit peuple aux mille visages…

Je me suis sentie entourée, taquinée parfois, mais surtout réconfortée par quelques esprits de la nature bienveillants qui semblaient m’observer, discrètement…

Je vous propose de visionner cette courte vidéo publiée sur YouTube… (n’oubliez pas de revenir ensuite à la lecture de l’article!…)

La forêt est d’une magie palpable…

Lac de Trémelin

Le chemin de crête au dessus du Val Sans retour

Forêt de Paimpont

Il faut, à mon avis, passer du temps, seul, en silence, à l’écoute des murmures à peine perceptibles des lieux, pour commencer à ressentir les présences qui vous entourent ici…

Le rocher des faux amants

Excalibur au lac de Trémelin

J’ai également découvert Les livres de Magali et Sara Mottet, aux éditions Secret d’étoiles, qui m’ont magnifiquement accompagnée durant tout mon séjour. Ils sont plein de poésie et si puissamment inspirés du souffle de Brocéliande…

Extraits du grimoire ensorcellé:

« Une sorcière est seule, seule à danser dans le vent, à boire jusqu’à l’ivresse la beauté du monde, celle de la terre et du ciel… »

« Je vais m’envoler, ce soir, demain, après… Quand le grand vent soufflera depuis la vallée, portant en son haleine feutrée les relents de la rivière, je me précipiterai dans le vide, je franchirai les bords de la falaise en une enjambée magique, un pas immense qui m’ouvrira la voie vers les autres mondes, je serai libre alors de rejoindre en leurs danses les libellules sur l’étang, les éphémères du couchant, les pollens désinvoltes. J’ai cherché pendant des lunes et des lunes l’élixir magique […]. J’ai tenté de faire mien ce mystère, j’ai échoué mais j’ai trouvé autre chose: un secret caché au pied des arbres, au cœur des eaux vives, dans les nuages, aux mousses des clairières piquées d’anémones, au contact des plumes et des fourrures amies. Pour le comprendre, j’ai dû, au fil du temps, enlever un à un les fils de mon existence, m’alléger de mes chagrins, de mes connaissances, de mes expériences pour que ne subsiste que le reflet intense et intime de mon être, ce petit quelque chose qui me permet de communier pleinement et simplement avec le vivant qui m’entoure, avec la beauté de ce monde et de tous les autres… Toutes ces houppelandes ôtées, je suis de nouveau petite fille à la chevelure renarde, le museau tout encanaillé dde jus de myrtille, la main serrée sur la jupe de ma mère. Enfin légère, mon âme peut désormais s’élancer au coeur des limbes, tourbilloner dans le vent et virevolter avec mes soeurs corneilles. »

« Je crois que cet amour pour le vivant, le clair, le joyeux, le vibrant, m’a permis de voir le sombre, l’obscur, le triste avec plus de légèreté, comme si le noir, marié au blanc, m’avait ouvert au gris, à l’infini du ciel d’hiver, aux eaux obscures de l’étang sans fond, aux nuages d’orage… La dualité figée se perd vite dans ces élégances cendrées, elle se désagrège alors dans les limbes et laisse, à sa place, les voiles de brume, les écharpes de brouillard, adoucir les contours. N’apparait plus, dès lors, que l’essence des choses et des êtres en leur beauté primaire, nue et simple ».

« A ma dernière heure, j’aimerais emplir mon âme de cette beauté, imprégner mon regard une fois encore du vol des oies cendrées, partant vers le couchant pour rejoindre des terres plus clémentes. Mes oreilles voudront entendre, au moment ultime, les croassements des corneilles, des choucas et des freux, compagnons sombres, amis des infinis. »

« Le monde des humains m’a souvent déçu. Il est sans véritable grandeur, car le sacré l;a abandonné depuis trop longtemps pour qu’il résonne d’autre chose que du bruit des armes et des intrigues. C’est pourquoi je l’ai quitté si souvent. La forêt et la solitude m’ont apporté le calme que je devais expérimenter. »

« Notre temps s’éteint doucement, la magie s’enfuit… Elle qui virevoltait autour des lacs et des étangs, se nourrissant du riche humus des forêts et des vagues infinies, elle qui habitait les pierres et les collines sous le vent, ne trouve plus place au coeur des humains ».

« Le monde devient rude et froid, sans aucune place pour l’enchantement. Morgane est retournée en Avalon. L’île n’est qu’un brouillard lointain perdu à l’Ouest. Les barques n’y accostent plus, les prophéties se sont tues à jamais. Les hommes sont tellement sûrs d’eux que la parole des dieux ne les nourrit plus. Le rituel s’est éteint, le sacré de même… »

« Les croyances merveilleuses, les contes s’étiolent aux virgules des parchemins. Les rouets ne tournent plus le fil des draperies féeriques, les grenouilles enchantées ont quitté les margelles des puits et les banshees ont déserté les hautes tours des châteaux ».

J’ai tellement aimé ces livres… Le choix des mots, les atmosphères dans lesquelles ils nous entrainent… Ils sont un trésor précieux pour les âmes sensibles à la féérie et à la délicate poésie du monde naturel…

Le cabinet mirifique du Professeur Berlupin:

A côté de ces sorties très « Nature sacrée », et de ces lectures inspirantes, j’ai aussi eu le plaisir de découvrir un endroit assez étonnant qui m’a enthousiasmée: « Le Cabinet mirifique du Professeur Nicéphore Onésime Berlupin », dans le village de Guer.

Un cabinet de curiosités comme je les aime, mêlant objets réels et créations artistiques nées d’une imagination débridée…Cet univers fabuleux imaginé par Guillaume Habert, alias Corwin Ravencroft, plonge le visiteur dans une réalité alternative, inspirée par toutes sortes de mythes et de légendes puisés dans la littérature et le cinéma fantastique ou par des anecdotes surprenantes de l’Histoire. Le lieu abrite plus de mille objets insolites auxquels se rattachent des histoires à la frontière du réel et de l’imaginaire qu’il est conseillé de lire sur des petits bouts de papier. Sans oublier l’humour, jamais très loin dans les créations. Un exemple parmi d’autres… Ces dents censées appartenir au chat du Cheshire…

Philippe Corbin et sa charmante roulotte

J’ai également eu la joie de croiser la route d’un doux-rêveur des grands chemins…

Ancien conservateur du musée de la musique mécanique de Dollon, Philippe Corbin a mis à profit la période du confinement pour fabriquer une jolie roulotte à trois roues, joyeusement colorée. Aujourd’hui, elle lui permet de voyager libre et léger, tracté par Anaëlle, son adorable ponette haflinger, et accompagné de son petit chien Jack Russel, absolument craquant. Il prend ainsi le temps de vivre et de voyager doucement, à contre-courant du tourisme express, loin des autoroutes et des sites trop fréquentés. Je les ai croisés plusieurs fois sur les petites routes de campagne dans la région de Tréhorenteuc, entre l’église du Saint-Graal et le Val sans retour…

Bon vent les amis… Quelle rencontre rafraîchissante…

La pratique du carnet créatif peut vous apporter beaucoup…

La pratique du carnet créatif peut vous apporter beaucoup…

Je viens de découvrir cette video (qui peut être sous-titrée en Français sur YouTube), et que je trouve motivante pour vous donner envie de vous lancer dans la pratique du carnet de dessins.

Cet internaute a une chaine qui s’appelle Sketchbook skool, et dont les vidéos sont très intéressantes à regarder pour toute personne souhaitant se lancer dans le dessin mais n’ose pas le faire pour diverses raisons..

Alors que c’est une activité qui donne tant de plaisir et de satisfactions. Et c’est le meilleur moyen d’apprendre à regarder les choses en profondeur.

https://www.youtube.com/@SketchBookSkool

Châteaux de la Loire: Mes trois « coups de cœur »: Ussé, Le Rivau et L’Islette…

De retour d’un séjour en Touraine, pendant lequel j’ai pu satisfaire ma soif de châteaux, j’ai choisi d’ écrire cet article sur mes trois coups de cœur. Peut-être parce que ces trois Châteaux sont un peu moins fréquentés par les foules touristiques. Tous les châteaux de la Loire sont fascinants, mais ces trois là ont, à mes yeux, un petit supplément d’âme…

Le château dUssé… Le plus « féerique ».

On l’appelle souvent « Le Château de la Belle au bois dormant »…

« Il était une fois un château aux allures féeriques, magnifique bâtisse hérissée de tours et de clochetons, surplombant l’Indre et La Loire… Un château tellement merveilleux que Charles Perrault, séduit par le romantisme des lieux, s’en inspira pour en faire le cadre enchanté de sa « Belle au bois dormant »… Voilà ce qu’annonce le dépliant du château…

Château d'Ussé

Château d’Ussé

L'entrée du château D'Ussé

Et je n’ai pas été déçue… Il est vrai qu’il a bien belle allure, ce château impressionnant, adossé à la forêt de Chinon, et surplombant l’Indre dans laquelle il se reflète…

Lorsqu’on passe les grilles du château, les façades en pierres blanches et les tours se dessinent à travers les branches des magnifiques cèdres du Liban offerts par Chateaubriand à la Comtesse de Duras, très éprise du ténébreux écrivain…

Le Château d’Ussé à travers les branches du cèdre du Liban offert par Chateaubriand… Aquarelle!…

Situé dans la partie la plus ancienne du château, le chemin de ronde nous invite à une mise en scène racontant l’histoire de La Belle au Bois Dormant. Escaliers en colimaçons, greniers, charpentes plusieurs fois centenaires sont le décors idéal pour nous accompagner dans ce retour à nos rêves d’enfants. Sauf qu’aujourd’hui, j’ai réalisé qu’à présent, je m’identifie davantage à la reine un peu vieillissante et nostalgique de sa beauté passée pour laquelle j’ai beaucoup d’empathie… qu’à la gentille et jolie princesse en attente d’un hypothétique prince charmant!… (un peu d’humour en passant!…)

Une page de mon « Carnet de Voyages », pour illustrer ce sujet…

 Lumière du matin sur le Château d'Ussé

C’est Le Nôtre en personne, celui-là même qui réalisa les jardins de Versailles, qui dessina pour Ussé  les remarquables jardins à la Française. Introduits plus tard, des agrumes, orangers et citronniers, s’y sont acclimatés avec succès. On peut encore les admirer aujourd’hui.

 

 

Lorsque je passe un moment de contemplation devant des édifices comme celui-ci, je ne peux m’empêcher de penser à tous les hommes et les femmes qui ont contribué à le faire vivre. Je pense à ceux qui l’ont imaginé, rêvé, construit, les tailleurs de pierre, les sculpteurs, les artisans…  Je pense aux propriétaires successifs qui ont l’ont aimé, amélioré, embelli, abandonné aussi, parfois… Faute de moyens. Je pense à toutes les petites mains qui l’ont décoré, entretenu, protégé, préservé, sans relâche. Les ébénistes, les couturières, les femmes de ménage successives… Même le gardien du château, qui y consacre tout son temps et toute son énergie, comme si c’était le sien. Ce qui est un peu vrai, d’une certaine façon. Ce château est un peu à tous ces gens. Toutes ces âmes, se retrouvent dans un même amour. Un attachement indestructible pour « leur château », pour lequel ils donnent tant, afin de continuer à le faire vivre. Et la visiteuse que je suis est sensible à tout cela.

En un mot: Le vrai château de conte de fées!…

Château du Riveau: le plus artistiquement « inspirant »

A quelques kilomètres plus au Sud, j’ai découvert Le Château du Rivau.

Les propriétaires du Rivau, ont su faire de ce Château un lieu absolument enchanté. Tout y est fait avec beaucoup de goût et de créativité.

Ses jardins de conte de fées sont classés « jardins remarquables », et ce titre est amplement justifié. Chaque détail est pensé avec subtilité, des thèmes des jardins jusqu’à la décoration intérieure, les objets de collection présentés, le choix des expositions qui s’y tiennent, jusqu’à la cuisine des deux restaurants du Château…Tout est présenté avec un goût artistique qui m’a littéralement enchantée.

Le château du Rivau est entouré de 14 jardins présentés sous le thème des contes de fées. Il y a le potager de Gargantua, le jardin secret,

Le jardin de la Princesse Raiponce, La forêt enchantée, le jardin du petit Poucet, le Labyrinthe d’Alice, le jardin des plantes comestibles,

Le jardin des philtres d’amour, le chemin des fées,

la Forêt qui court, le verger du Paradis,

La Cassinina, le jardin aux papillons , le Bois amoureux, le chemin des senteurs,

…. Et le parterre de lavandes, devant le château. Il y a aussi la présence de quelques volatiles précieux et romantiques…

 

Un paon blanc au Château du Rivau

A l’intérieur du château, les collections et objets d’art traditionnels dialoguent avec les œuvres d’art fantasques d’artistes contemporains, sous forme de licornes, chimères, automates, et autres objets étranges, donnant à l’ensemble un côté « cabinet de curiosités » décalé que j’ai adoré. Lorsque j’y suis allée, se tenait l’exposition « Effervescence », à l’intérieur même du Château. Mais j’avais du mal à distinguer les œuvres exposées, des collections habituelles du Château, tellement ces dernières ont été choisies avec goût par les propriétaires.

J’ai beaucoup BEAUCOUP aimé tout ce que j’ai vu et ressenti dans ce château à l’atmosphère très inspirante pour les âmes d’artistes. Il y plane aussi le souvenir de Jeanne d’Arc qui vint au Rivau pour quérir des chevaux pour mener l’armée du dauphin Charles (futur Charles VII) vers le siège d’Orléans, afin de bouter les anglais hors de France.. Une pièce entière de la tour lui est consacrée et Jeanne y est évoquée de manière très onirique.

Un enchantement renouvelé partout où mes yeux se posaient.

Au Château du Rivau, tous les sens sont sollicités. Les yeux, bien-sûr, avec toutes ces couleurs dans les jardins, ou avec ces géniales créations artistiques… Mais aussi le nez, avec le parfum des fleurs…

 

Et même le goût, avec la présence de deux restaurants dans l’enceinte même du château: « La table des fées », avec une terrasse donnant sur le jardin potager, et servant des plats avec des produits régionaux et des légumes frais du potager.

Et « Le jardin secret », restaurant gastronomique aux saveurs raffinées proposant des mets aussi délicieux que beaux dans les assiettes…

Un château inspirant de mille manières… qui m’a donc « inspiré » ces petites aquarelles!..

Le Château du Rivau depuis le chemin des fées

L’allée des senteurs…

Château du Rivau et son collier de roses

Une expérience enchantée à ne pas râter!…

Château de L’Islette, le plus « paisible »

C’est le petit frère d’Azay-le-Rideau. Juste à côté de son très fréquenté voisin, aussi joli, mais beaucoup plus calme et paisible… Fait pour la rêverie…

Le château a abrité les amours tumultueuses de Rodin et de Camille Claudel, qui ont séjourné plusieurs fois ici, loin de Paris, au début des années 1890. Ils y travaillèrent aussi et réalisèrent certaines de leurs œuvres, comme « la petite châtelaine », réalisée par Camille Claudel.

Aux beaux jours, des chaises longues, des tables et des chaises sont disséminées dans le parc, sur les bords de l’Indre, ou sur des îlots de gazon vert tendre. Des cygnes se déplacent avec douceur sur les étangs autour du petit moulin, tout près de l’entrée. Un décors qui dégage une sérénité vraiment appréciable au milieu de la course des touristes autour des châteaux de La Loire.

 

Pour terminer, je vous propose de visionner sur ma chaîne YouTube ces deux courtes vidéo sur le Château d’Ussé et sur le Château du Rivau.

Jonna Jinton: une très jolie video que je viens de recevoir, à vous faire partager…

Jonna Jinton: une très jolie video que je viens de recevoir, à vous faire partager…

Ces images féériques pleines de poésie m’ont happée et emmenée dans un univers onirique qui donne envie de se plonger dans le milieu naturel pour une communion magnifique avec les éléments… Sublime visions et chants féeriques!… Jona Jinton a également entièrement créé la chanson qui accompagne ces très belles images.

Pour aller voir ses autres vidéos:

Chaine you tube de Jonna Jinton

Agnelage…Entre émotions et compassion… Je ne regarderai plus jamais les brebis avec les mêmes yeux…

Agnelage…Entre émotions et compassion… Je ne regarderai plus jamais les brebis avec les mêmes yeux…

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Je viens de passer de longs moments dans un élevage de brebis qui était en pleine période d’agnelage.

Très gentiment accueillie par toute une famille d’agriculteurs aveyronnais, j’ai pu suivre les différentes étapes de l’agnelage, période particulièrement dense, de jour comme de nuit, et épuisante pour les éleveurs… Comme pour les brebis!…

Je n’ai pas l’ambition d’écrire ici un article technique sur l’agnelage. D’autres l’ont déjà très bien fait avant moi. Si vous me suivez un peu sur ce blog, vous savez déjà que ma vision poétique de la vie donne toujours l’orientation, le ton et la couleur de ce que je fais, de ce que je choisis d’écrire ou de dessiner… « Habiter poétiquement le monde », comme le préconisait Novalis… Je crois que chacun est responsable des images qu’il décide de laisser entrer dans son esprit. En ce qui me concerne, j’ai définitivement choisi de ne plus y laisser entrer que la beauté.

La première chose qui m’a marquée dans cette expérience, c’est le courage humble de ces « bêtes », pleines jusqu’au fond des yeux, fatiguées mais patientes avec ce que leur destin de brebis d’élevage leur impose. On ne s’intéresse généralement pas beaucoup aux brebis lorsqu’on en voit brouter dans les champs, sur nos chemins de campagne… Et pourtant, lorsqu’on prend le temps de les observer, elles sont très attachantes…

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Le temps d’attente est pénible pour elles… Personne pour leur tenir la main, les rassurer sur ce qu’elles ressentent… Le ventre énorme, elles marchent lentement, de long en large, se regardent, se flairent… Se couchent lourdement, s’appuient l’une sur l’autre, ferment les yeux, se relèvent péniblement…

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Seul le moment du repas, servi par le patron, leur fait immédiatement retrouver tout leur entrain!…

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leurs gros ventres font qu’elles sont un peu plus serrées que d’habitude… Mais il y en a toujours assez pour tout le monde!…

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Puis vient le moment du travail et des premières contractions… Naturellement, je ressens beaucoup d’empathie pour elles. Lorsque leur ventre se contracte, elles tendent la tête vers le ciel…

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Première urgence pour l’agnelet: respirer. Ensuite, se dresser sur ses pattes pour apprendre à téter maman…

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Ensuite, un gros sommeil semble rattraper tout le monde…. Trop d’émotions!…

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Très vite, tout ce petit monde se dresse sur ses pattes et trouve le chemin d’une joyeuse et turbulente fraternité…

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« Cours! Cours!…, petit agneau,

Gambade, saute et cabriole!

Mais ne t’arrête jamais de courir

Sinon les humains t’attraperont pour se nourrir! »

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Et comment rester insensible devant ce genre de frimousses?

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Voici un lien vers ma chaine YouTube, pour visionner une courte vidéo (« Agnelage… Entre émotions et compassion », traduisant mes impressions sur cette expérience inoubliable… Je remercie encore ici toute la famille d’agriculteurs aveyronnais qui m’a accueillie dans leur exploitation, avec beaucoup de gentillesse et de patience, alors même qu’ils traversaient une période de travail particulièrement intense.

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Une page de mon carnet créatif, inspirée par ces moments et ce lieu…

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un message plein d’humanité à se transmettre les uns aux autres… Reçu de la chaine YouTube de Jonna Jinton

Je viens de recevoir cette très belle vidéo de la chaine de Jonna Jinton. Cette jeune suédoise dont j’ai déjà parlé ici pour la beauté et l’inspiration de ses vidéos, a passé il y a quelques mois le chiffre énorme de 4 millions d’abonnés. Cela lui a donné une idée assez géniale: Elle a fait appel à ses abonnés afin que ceux qui le souhaitent envoient de très courts messages. Le thème: « si vous aviez la possibilité d’envoyer un message à Quatre millions de personnes, que leur diriez-vous? » Le résultat? Une succession de messages encourageants, pleins d’amour, de joie, de courage et de chaleur humaine. Je voulais partager cette bonne idée avec vous. Regarder cette vidéo a tendance à réconcilier avec l’humanité. Au moins pour quelques instants… Ce qui n’est pas inutile par les temps qui courent… Et si vraiment vous n’avez pas le temps, (ce qui serait très dommage!…) allez directement à la minute 49 afin de voir les deux derniers messages, envoyées par Linda, une jeune canadienne d’origine asiatique et par Melinda Sue, cette vieille dame du fin fond du Wyoming . Un regard tellement chaleureux et des paroles pleines d’amour, adressées, (on a l’impression), à chacun d’entre nous, personnellement… Et ça fait un bien fou…Comme si cette femme nous serrait dans ses bras… Quelle bonne idée d’avoir proposé cette idée. Ce qui ressort de tous ces extraits est réconfortant. Et si vous êtes gênés par l’anglais, n’oubliez pas d’activer les sous-titres en français.(même si les traductions automatiques sont pour le moins « chaotiques »… ça aide un peu ceux qui ne comprennent pas l’anglais…).

Citations du jour: François Peltier… Sur l’art, la nature et sa beauté…

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« Peindre est une prière »…

« La beauté, je l’ai découverte dans la nature, dès l’enfance. Autant de beauté ne pouvait être le résultat du hasard. C’était un don de « Dieu ». Car tant de beauté qui apaisait mon âme d’enfant, qui lui donnait une sérénité comblée, ne pouvait être sans signification. Et mes longues contemplations de la mer comme mes repas lovés dans le parfum de l’humus me faisaient recevoir chaque jour plus fort ce don de Dieu qu’est la beauté ».

« Face à notre monde dont nous percevons qu’il a pris de mauvais aiguillages, qu’il se dirige vers des jours sombres pour l’homme, sa vie, sa liberté, j’avais deux solutions: me créer un ailleurs, hors de ce monde… Ou tenter de réenchanter le monde. C’est ma tentative, peut-être ratée: l’espérance par la beauté. Honorer la vie et la Création. »

« J’ai pris mon baluchon et je me suis mis en quête de la beauté. Je me suis mis à chercher la ligne, la couleur. J’ai découvert le plaisir et la lumière qu’apporte la justesse d’un glacis outremer sur un semi-opaque rouge cadmium. Alors un monde d’une profondeur indicible se découvre. Il y a un ravissement à voir la couleur s’approfondir et se complexifier. »

« Sans doute parce qu’il y a au fond de soi une nostalgie du paradis perdu, l’homme, naturellement, se sent comblé par la nature. A part quelques citadins aux sens atrophiés, tout homme a ressenti un jour cette plénitude et cette paix que la beauté de la Nature nous offre. »

(Extraits du livre « En chemin vers la beauté » constitué de textes de plusieurs artistes, réunis par Mgr Dominique Rey).

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« Célébration de la beauté »(Roland de Miller). Ce livre devrait être lu par tous les êtres humains…

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Petit matin

Depuis le jour où j’ai créé ce blog, j’ai eu envie de mettre en avant l’importance de la beauté et de l’émerveillement dans nos vies quotidiennes. Mes articles sont essentiellement consacrés à la beauté (dans l’art, dans la nature…), et à l’importance d’entretenir nos facultés d’émerveillement.

Sans trop m’en expliquer les raisons, depuis mon plus jeune âge, j’ai expérimenté le fait que nos capacités d’émerveillement étaient un vecteur essentiel de notre bien-être et de notre joie de vivre…

La lecture de ce livre m’a permis de comprendre de manière concrète le mécanisme qui opère en nous lorsque nous entretenons cette faculté d’émerveillement devant la beauté. Et il m’a conforté dans cet instinct que j’ai, depuis toujours, de la chercher et de m’en nourrir chaque jour.

Pour Roland de Miller, l’auteur de ce livre, la civilisation occidentale, complètement droguée par le mythe de la croissance économique et démographique, court tout droit à son effondrement. L’auteur n’est pas tendre dans ses réflexions sur l’humanité en général, sur la surconsommation, sur l’univers de l’argent et du profit, sur la sacralisation de la technologie, et notamment sur la mentalité des français:  » Ce qui est effarant, ce ne sont pas tant les catastrophes en elles-mêmes que l’aveuglement avec lequel on continue à les répéter par un système suicidaire et intouchable: c’est l’idéologie de la croissance (du PIB surtout!)… et de la crétinisation des masses. […] Notre pays est extraordinairement beau et varié mais les français ne s’en montrent pas dignes. Le français, technophile et automobiliste acharné, gros consommateur de pesticides et de médicaments, bouliste, téléspectateur, grégaire mais individualiste, chauvin, souvent fumeur et chasseur, friand de polémique politicienne et de matchs de football mais ignorant en matière de nature, d’écologie et d’art, est un fossoyeur de la Beauté, même s’il ne le veut pas consciemment » (Oui, je vous l’ai dit: il y a des vérités qui sont difficiles à entendre!…). Il ajoute: « Dans quelques décennies, les pays d’Europe n’auront plus qu’un seul visage uniforme à offrir. C’est consternant. On appelle ça la mondialisation. ça me donne la chair de poule! Car ce qui fait la beauté de notre planète, c’est sa diversité, et non son uniformité. Perdre ses racines, sa culture, ses paysages naturels, son folklore, c’est perdre son identité ».[…] Pour des milliards de citadins à travers le monde, le cadre de vie urbain est donc devenu de plus en plus absurde et invivable. »[…] « Il y a des millions d’âmes dans notre monde qui ne peuvent supporter le silence; il leur faut constamment être baignées de bruit et d’agitation. Quel sentiment de la nature peut-il y avoir chez des individus dont les oreilles sont en permanence trépanées par le rugissement des motos, le hurlement des sirènes de police, et des musiques agressives? Cette agitation frénétique est le reflet de la profonde aliénation psychique et spirituelle qui rend nos contemporains incapables de sérénité et d’élan sincère vers la beauté.[…] Désormais, les compétitions sportives, la musique techno, la bagnole, Internet, la politique-spectacle et les milles frivolités de la consommation ostentatoire ont un attrait bien plus fort auprès du grand public que tout ce qu’on pourra dire sur l’Art, la Nature ou la culture. »

L’auteur est plutôt alarmiste: « Nous allons à la catastrophe, nous le savons depuis longtemps mais nous y allons quand même ». Il va très loin dans ses propos (parfois même un peu trop, à la limite de théories complotistes auxquelles je n’adhère pas personnellement). Mais la plupart de ses affirmations sont tout de même pertinentes, et difficiles à contester, même si elles peuvent déplaire. Et surtout, son propos essentiel sur l’importance capitale de la beauté pour la survie de l’humanité et la manière dont tout cela s’opère en nous, est franchement passionnante. Il constate avec inquiétude que, dans tous les domaines, le sens et la présence de la beauté sont en passe de s’étioler, et désertent nos vies quotidiennes de citadins pressés.

Roland de Miller est ainsi devenu un des précurseurs de ce qu’on appelle « l’écologie profonde », c’est-à-dire la réflexion sur les liens entre l’écologie et la spiritualité. Et j’aime cette phrase dont la lecture a eu un écho tout particulier en moi, sans doute parce qu’elle correspond pleinement à mon ressenti actuel:

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« J’ai le sentiment océanique et puissant que dans la valeur suprême de la Beauté, sous ses formes multiples, viennent converger toutes les motivations de mon existence. Tous mes écrits antérieurs aboutissent maintenant à cette quête essentielle. Je sais maintenant que j’ai trouvé mon Graal: ce que j’ai de plus précieux au fond de mon cœur, c’est l’adoration mystique de la Beauté divine de la Création. »

« Toutes les conditions se sont progressivement réunies pour faire de moi un être mystique, à la fois fasciné par les beautés de la Nature et engagé dans le combat chevaleresque pour sa sauvegarde »‘.

« Je reçois les rayons du soleil en plein cœur et je n’aurai de cesse de chanter la magnificence de l’univers ».

« La nature est un talisman: j’y cherche sa vibration magique, des élans et des visions cosmiques… […] J’y cherche aussi une vie, de l’inspiration pour mes jours… » (et là encore, je me reconnais dans cette quête…)

 » Chacun a sa voie. La mienne est celle de la Beauté. Je suis un apôtre de la Beauté ».

Pour Roland de Miller, il est maintenant urgent de redonner à l’écologie ses lettres de noblesse en approfondissant ses dimensions culturelles et philosophiques. Cette approche de l’écologie me touche particulièrement… Tellement plus qu’une approche faite de chiffres, de courbes et de théories scientifiques glaçantes.

« Pour célébrer la beauté cristalline du monde, je crois qu’il faut la porter déjà en soi-même, cultiver un sens de l’harmonie sans lequel nous traversons la vie en aveugles indifférents et bornés. Il y faut un regard de poète, d’artiste ou de créateur engagé au service de la vie et de la Terre. »

« A quoi sert la beauté? A nous rendre plus humains, plus sensibles, c’est-à-dire à élever notre conscience de la Vie et de l’Univers. Rien de moins. »

« Face à la société folle et déboussolée, la célébration de la Beauté comme antidote. C’est le plus grand défi de ma vie ».

« Face à l’actualité qui nous apporte son lot quotidien de laideur, de crimes et de catastrophes, la meilleure façon de se ressourcer et de se fortifier, c’est d’élever son âme et de contempler la beauté ».

L’écologie et l’esthétique sont intimement liées, et derrière le combat écologique, c’est bien la beauté de la Terre qui doit fonder nos vraies motivations et déterminer nos plus profondes raisons de sauvegarder la Nature.

Au niveau individuel, la beauté peut littéralement nous guider spirituellement. Mais l’auteur va encore plus loin:

 » Aujourd’hui, je suis de plus en plus convaincu que la Beauté est une de ces valeurs maîtresses qui peut, au niveau individuel, nous guider spirituellement, et au niveau collectif, enrayer l’effondrement culturel sous le coup de la mondialisation économique. » A propos de l’effondrement culturel, Roland de Miller fait ce constat: « Les gens lisent de moins en moins et c’est dramatique. La culture ne passe pas forcément par le livre mais avec l’abandon de la lecture, disparaissent aussi des qualités intellectuelles essentielles comme la structuration du langage, la diversité du vocabulaire, la concentration mentale, l’imaginaire, la réflexion personnelle, la mémoire collective, la liberté d’opinion, la créativité artistique, le sens de la beauté et du patrimoine ».

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« La beauté ne se perçoit pas du premier coup d’œil. Il y a une éducation des sens. Entraîner, éduquer, affiner ses sens nous permet de garder ou retrouver l’esprit de finesse. Enrichi par le goût de la découverte, de l’aventure et de la méditation solitaire, le sens de la beauté est donc assez personnel. »

« Dans les grandes villes, avec l’explosion des modes, des manières de vivre et des gadgets, est-ce que demain la notion de beauté aura encore un sens? C’est le despotisme de l’insignifiance. Les gens ne s’intéressent plus qu’à eux-mêmes : la maladie mortelle de notre époque c’est le narcissisme.[…] La Beauté qui leur est éventuellement proposée de temps à autre est celle du futile, du clinquant, du prédigéré, du luxe voyant et provocateur, des modes passagères… Cette beauté superficielle, décorative, plus ou moins artificielle, est l’expression de l’ignorance, de la pauvreté intellectuelle et morale » (je vous avais prévenu: certains arguments sont un peu durs à entendre dans ce livre, mais qui peut dire qu’ils sont faux? Ces réflexions me font penser à cette mode des selfies et des réseaux sociaux sur lesquels les gens aiment poster le moindre de leurs faits et gestes, même les plus anodins, comme si leur petite personne était la chose la plus intéressante du monde!))

Le livre est un sacré pavé (600 pages! Quand même!…). Il faut être motivé ( je l’étais!). Mais il est vraiment passionnant. Roland de Miller y fait un usage important de citations, nous faisant découvrir au passage de nombreuses personnalités remarquables (écologistes, artistes, écrivains, philosophes…). Et rien que la bibliographie, à la fin de l’ouvrage, fait 35 pages à elle toute seule!… C’est une mine d’or pour découvrir de nombreux autres livres sur le sujet de la Beauté, de la Nature, de l’art, de l’écologie. Une longue liste de trésors…

Quelques citations du livre:

Nicolas Hulot: « Souvent nous regardons sans voir, nous nous contentons du spectaculaire. Il faut probablement un long parcours initiatique, semé de grands chocs émotionnels, de rencontres bouleversantes qui petit à petit exercent la réceptivité, libèrent la sensibilité, pour enfin accéder à la vue. Les choses insignifiantes deviennent alors remarquables et soudain tout vous parle. »

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Claire Fabre: « Qui n’a jamais fait dans sa vie l’expérience d’être bouleversé par la beauté d’un paysage, d’un chant d’oiseau, d’une œuvre d’art, ou même d’un geste ou d’un regard? Ces moments fugitifs font oublier toute pesanteur, tout souci, toute barrière culturelle, jusqu’à la notion du temps. C’est l’être qui affleure alors, dans un moment de plénitude où l’homme se trouve à la fois unifié en lui-même et relié au monde. »

Ralph Waldo Emerson: » La Nature sert un des plus nobles besoins de l’homme, à savoir le besoin de beauté. Le monde existe donc pour l’âme dans le but de satisfaire le désir de beauté. J’appelle cela une fin ultime. On ne peut demander ni donner la raison pour laquelle l’âme recherche la beauté. La beauté, en son sens le plus large et le plus profond est une expression de l’univers ».

Dostoïevski: « La beauté sauvera le monde »

John Keats: « La beauté est vérité, la vérité est beauté, voilà tout ce que vous devez savoir, et tout ce qu’il faut savoir ».

Bertrand Vergely:  » L’émerveillement est un art de vivre. Mieux, une condition vitale. Une réponse à un monde désenchanté. Nous pouvons quelque chose face à la tristesse et à la violence du monde. Cela commence par une attitude intérieure, une façon de penser. S’émerveiller, c’est se réveiller. Ce qui nous fait mourir, ce n’est pas la mort, c’est de ne pas vivre. Il n’y a pas d’autre tragique. »

Rachel Carson: « Le monde de l’enfant est pur, neuf et beau, plein de merveilles et d’émotions. C’est notre malheur à la plupart d’entre nous que cette vision clairvoyante et limpide, cet élan instinctif pour ce qui est beau et impressionnant, soient obscurcis et même perdus avant d’atteindre l’âge adulte. Si j’avais une influence sur la bonne fée qui est supposée présider au baptême de tous les enfants, je lui demanderais que son don à chacun soit un sens de l’émerveillement si indestructible qu’il puisse durer toute une vie, comme un antidote infaillible contre l’ennui et le désenchantement ultérieurs, la préoccupation stérile pour des choses artificielles… »

célébration de la Beauté

« Célébration de la Beauté » Ecologie profonde: la femme, la nature, l’art et la spiritualité. de Roland de Miller aux éditions Sang de la Terre.

La lecture de ce livre devrait être obligatoire!… Pour tout le monde.