Mai 2023… Ce mois-ci, c’est à Saint-Hilaire les courbes (Corrèze) que j’ai posé mes valises…(oui, parce qu’il y a deux valises, plus un sac de livres et de cahiers pour l’écriture, avec mon ordinateur, bien-sûr, plus un sac de matériel artistique, papier aquarelle, palette de couleurs, crayons et même peinture à l’huile, un sac de produits pour la cuisine, herbes aromates etc…). J’ai loué un studio aux « Sources de la Chabanne », un très joli domaine forestier privé avec un étang de pêche, une cascade et un ruisseau qui traverse la forêt. Tout au bout d’une petite route qui zigzague sur des collines verdoyantes, on arrive à ce lieu enchanteur, géré de main de maître par Matthieu, un hôte sympathique, courageux (parce que c’est beaucoup de travail de s’occuper d’un domaine pareil!), et passionné de pêche.
J’ai eu l’impression immédiate, en me promenant près de la cascade bordée de bois moussus, que l’endroit était aussi occupé par quelques esprits de la nature qui manifestement participent discrètement à l’enchantement du lieu…

les maisons du site « Sources de la Chabanne »

La forêt qui l’abrite

L’étang de pêche, si paisible…
Et la Chabanne qui caracole dans le creux du vallon

Ce lieu m’a tellement inspiré que j’en ai fait un petit film sur ma chaîne You Tube… (lien à la fin de cet article…)

Un de ces endroits habités par les esprits de la nature….
Les autres coups de cœur de mon séjour:
-Le plateau de Millevaches… Une incroyable palette de verts!…
Au creux de cette région de landes couverte d’herbes folles, de fleurs, de genêts et de bruyères, courent en tous sens des ruisseaux ivres d’espace qui s’épuisent dans le ventre gras des tourbières ou enflent sur des lits de granit pour former des rivières (La Vienne, la Vézère,ou la Corrèze). Un vaste territoire à arpenter…

La Corrèze


Non non, l’origine du nom Millevaches ne vient pas de mes amies les vaches… Plusieurs versions s’affrontent… Mais il s’agirait probablement d’une déformation du patois local qui veut dire « Mille sources »…
De jolies fermes alternent avec les forêts
Ou les bois moussus…




-Le pont de Seinoueix…
Situé au coeur du plateau de Millevaches. Un lieu si inspirant qu’il mérite qu’on y passe un peu de temps, à l’écoute des murmures du ruisseau, ou des vibrations des ailes des libellules…



le ruisseau coule entre l’herbe rase des prairies et les rochers couverts de lichen…
Amoureux de la campagne et des sites préservés,cette région est faite pour vous. Pas besoin de courir au bout du monde!…Certains endroits ressemblent d’ailleurs beaucoup au Canada… Comme le lac de Vassivières.
–L’île de Vassivières
Le lac de Vassivières est un de ces nombreux lacs créés en France par la construction d’un barrage et d’une usine hydroélectrique, immergeant au passage des terres et des villages… L’ancien château et une partie du domaine de la famille de Vassivières, qui étaient situés sur les hauteurs, n’ont donc pas été immergés. Mais le domaine est littéralement devenu une île. Racheté à la famille Vassivières par la commune de Beaumont-du-lac, et de Royère-de-Vassivière, l’île de Vassivières abrite depuis 1990 un centre d’art contemporain. Le château accueille aujourd’hui des artistes en résidence. On y trouve un café-restaurant doté d’une très belle terrasse à la vue magnifique!… Juste à côté, on trouve un étrange phare et une grande bâtisse abritant des expositions et une librairie. Quelques maisons de pierre entourent le château (boutique, autre restaurant …)

La vue depuis la terrasse du château
-La cité des insectes (tout près de Nedde)
Magnifique découverte du monde des insectes. une visite pleine de couleurs et d’étonnantes surprises…


J’ai trouvé ce musée passionnant car il aborde tous les aspects du monde des insectes, y compris leur utilisation dans l’art, et en tant que symboles dans toutes les cultures ancestrales. J’ai notamment découvert Jean-Henri Fabre (1823-1915), dont il est beaucoup question dans le musée. Grand humaniste, naturaliste, entomologiste, compositeur mais aussi écrivain et poète. Un personnage qui m’a intéressé par la multiplicité de ses facettes. Je trouve ça fascinant d’apprendre de ces êtres qui sont capables d’avoir des connaissances scientifiques tout en gardant une âme de poète et une vision artistique des choses… Jean Rostand disait de lui qu’il était « un grand savant qui pense en philosophe, voit en artiste, sent et s’exprime en poète ». Passionnant personnage.

Il y avait également une belle salle consacrée aux cabinets de curiosités (sujet qui ma passionne depuis longtemps) avec une collection de très belles boites d’entomologistes. Du XVIII au XXème siècle, ces boites souvent richement décorées, étaient le contenant emblématique qui accompagnait le naturaliste sur le terrain.


L’ancien village de Clédat, dans le massif des Monédières.
Ancien village abandonné, au coeur du massif des Monédières… Sa construction remonterait au 11ème siècle, lorsque l’évêché de Limoges a souhaité créer un lieu d’accueil pour les voyageurs et pèlerins dans cette contrée reculée du plateau de Millevaches. Un hospice est alors fondé et une petite chapelle dédiée à Sainte-Magdeleine est édifiée.
L’activité va alors bon train et le village va se développer autour de sa chapelle. S’ajoute à la communauté religieuse une population de paysans qui va s’installer durablement, défrichant des terres pour cultiver du blé et faire de l’élevage.Mais les voies de circulation évoluent et les pèlerins et les voyageurs disparaissent peu à peu, entrainant la fermeture de l’hospice. Le hameau va quand même garder son prieuré et une relative prospérité au XIXe siècle car on vient de loin pour les fêtes de sainte Magdeleine et pour la fontaine du même nom, réputée pour soigner les maladies de peau.

Passer un moment seule, près de cette fontaine, dans ce village abandonné, au cœur de la forêt ….. Instantanément, on sent la présence de toutes ces âmes qui sont venues là, s’agenouiller et prier devant cette fontaine avant vous, depuis des siècles… Un joli moment de communion avec les âmes du passé…
En 1901, Clédat compte encore 37 habitants mais son isolement et l’éloignement des voies de communication le condamnent inexorablement… Sans électricité, eau courante ni téléphone, les derniers habitants l’abandonnent en 1963.
Le domaine est alors racheté par un Groupement Forestier puis, en 1989, les 221 hectares sont acquis par l’Office national des forêts. A la fin des années 90, les communes de Grandsaigne, Bonnefond et Pradines se mobilisent pour la sauvegarde du lieu et une association (Renaissance des vieilles pierres entre Millevaches et Monédières) s’occupe alors de faire de ce village abandonné un des plus jolis lieu du Parc naturel Régional du plateau de Millevaches. Voilà pour l’histoire…
Aujourd’hui, l’endroit dégage une atmosphère sacrée et se prête magnifiquement bien à la méditation et au ressourcement. Chaumières, vieilles pierres, adorable chapelle, arbres remarquables, chaos rocheux et même un surprenant jardin de sculpture en pierres de Michel Kirsch… On comprend tout de suite que l’endroit soit tout naturellement devenu une sorte de lieu de spiritualité pour les gens qui passent par là… Et j’ai moi-même été happée par l’esprit des lieux…


Un vieux sage…

Pour terminer, voici les liens pour aller voir les deux videos que je vous propose aujourd’hui:
-Sur le lieu de mon hébergement d’abord (Les sources de la Chabanne) que j’ai trouvé tellement « habité » . Puis un deuxième sur le Parc naturel régional du plateau des Millevaches, plus général…