Mon amie-fée Laetitia Miéral, merveilleuse artiste magicienne du papier ( n’hésitez pas à visiter son site… Merveilles en papier si vous ne l’avez pas encore fait… Il ne faut pas passer à côté de cette pépite!…) Lætitia, donc, vient d’annoncer sa participation à l’exposition « Fantaisies pour un palais », au château de Maisons-Laffitte. Connaissant la qualité et la beauté des créations de Lætitia, je me suis bien-sûr rendue à cette exposition, qui m’a permis de découvrir, par la même occasion, le château de Maisons-Laffitte que je n’avais encore jamais visité.

Organisé par le centre des monuments nationaux, l’exposition explore toute la richesse de la thématique théâtrale et fantaisiste de l’art rocaille à travers plusieurs tableaux et mises en scènes, toutes plus belles les unes que les autres.
L’exposition est esthétiquement très réussie. Installée dans la pénombre des soubassements du château, quatre très beaux tableaux ont été mis en scène.
–L’île enchantée: Les organisateurs ont demandé à Lætitia de créer pour eux une nef de style Rococo inspirée par le tableau de Watteau « l’embarquement sur l’île de Cythère », pièce maîtresse du tableau baptisé « L’Ile enchantée »……. Lætitia elle-même, a réalisé une vidéo dans laquelle elle nous fait partager les étapes de la création de cette très jolie pièce, et fait un petit résumé de son escapade à Maisons-Laffitte pour cette occasion. Ses petits films sont toujours un régal à visionner… Elle y parle en anglais, mais même si vous ne comprenez pas la langue, ses vlogs sont toujours très agréables à regarder et nous permettent de plonger dans son univers tellement féérique. (Une âme sœur…).
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–le salon des miroirs avec de fabuleux jeux de reflets du plus bel effet .
–La grotte mystérieuse, avec ce miroir étrange dans lequel on voit les ondulations d’une sirène au fond des mers, dans une grotte fabuleuse ornée de coquillages et de pierres précieuses… Comme vous êtes plongé dans le bleu des profondeurs océanes, vous avez l’inpression d’être une sirène qui découvre un trésor après le naufrage d’un navire corsaire…
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-Le bosquet des fées, composition bucolique, couverte de fleurs et de perles, éclairée par des candélabres.
Ce qu’on apprend sur l’art rocaille:
En 1699, Louis XIV, endeuillé et las de toutes les guerres qui ont assombri la France, déclare dans une lettre concernant la décoration des appartements de Versailles, son désir de délaisser le faste pour plus d’élégance et de fantaisie. « Il faut de l’enfance répandue partout », écrit-il.
En rupture majeure, donc, avec l’art baroque qui le précède, ce nouveau style qu’on nommera dans un premier temps Art rocaille, fut appelé plus tard péjorativement « Rococo ». Ce terme, entendait tourner en dérision l’ancien style en forgeant un néologisme résultant de la contraction de rocaille et de barroco (baroque en espagnol). Mais s’il prend racine dans le baroque, le rococo s’en distingue nettement par l’esprit. Léger, badin, sentimental, facétieux, il marque une rupture avec la grandiloquence et la solennité du baroque.
C’est dans les contes de fées apparus à la fin du XVIIème siècle, que sont décrits ce style de décors merveilleux: pierreries, porcelaines, jeux de miroirs, mais également grottes en coquillages, dorures, parterres de fleurs… Autant d’éléments qui annoncent l’art Rococo et son esthétique qui nous transporte dans un monde féerique et qui va métamorphoser les palais, les châteaux et les hôtels particuliers.
Ces décors féériques s’inspirent aussi des grandioses mises en scènes de l’opéra et des fêtes royales.
The Basilica of the Fourteen Holy Helpers, Germany. The late Baroque-Rococo basilica, designed by Balthasar Neumann, was constructed between 1743 and 1772. Interior, mercy altar
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Grâce à d’ingénieuses machines, des palais magiques ou des jardins fabuleux surgissent sous les yeux éblouis des spectateurs, survolés par des dieux emportés par des chars de nuages.
Cette exposition m’a permis de replonger dans le souvenir d’une expérience magnifique que j’ai vécue, il y a quelques années, lors du tournage de Vatel auquel j’ai eu le plaisir de participer en tant que figurante. J’ai surtout gardé un souvenir inoubliable des scènes tournées de nuit, dans les jardins et autour des fontaines et des pièces d’eau du parc de Saint-Cloud. La scène était une reconstitution de ces fêtes galantes offertes à la cour du roi Soleil. Des centaines de figurants déambulaient dans les allées, dans de magnifiques costumes d’époque. Et il y avait ce spectacle sur l’eau. Des machineries incroyables, fonctionnant avec des cordes tirées par des chevaux, actionnaient un chariot couvert d’or survolant les pièces d’eau, et dans lequel était embarqué un castrat qui chantait au milieu d’un feu d’artifice éblouissant.
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Et le plus merveilleux, c’est que les scènes ont été tournées plusieurs fois, sous plusieurs angles… Et à chaque fois, les techniciens rechargeaient les feux d’artifices, repartaient au point de départ avec les chevaux… Et tout le spectacle reprenait!… Cette merveille a duré toute la nuit, jusqu’au petit matin. Ce n’est pas rien de passer ainsi une nuit entière habillée en courtisane au milieu de ces fêtes royales…

Scènes tournées au chateau de Voisin
J’ai eu la troublante impression de faire un saut dans une sorte de faille spacio-temporelle!… Vatel (bande annonce) … Sans doute un de mes plus beaux souvenirs de tournages…