Philippe Roch: la nature, source spirituelle…

Philippe Roch: la nature, source spirituelle…

J’ai lu quatre livres écrits par Philippe Roch, et j’avais envie de vous faire partager toute la richesse de ces ouvrages et ce que ces pages m’ inspirent.

Tous édités aux éditions Jouvence…

Dans tous ses livres, Philippe Roch nous emmène sur le chemin d’une écologie spirituelle en nous proposant de partager les secrets de la nature, de communiquer avec les arbres, les montagnes, les rivières et de s’immerger corps et âme dans les paysages et les forêts. Depuis quelques années maintenant, je sens bien que l’immersion dans la nature et la connexion avec les éléments naturels me sont devenus de plus en plus essentiels et que c’est à cela que j’aspire le plus aujourd’hui. La lecture de ces livres m’en a fait comprendre les raisons profondes.

L’engagement de Philippe Roch pour la nature et l’environnement est exemplaire. « Sensibilisé dès son enfance aux atteintes faites aux écosystèmes et à l’effondrement de la biodiversité, il a commencé par se doter d’une solide culture scientifique couronnée d’un doctorat en biochimie, jusqu’à devenir secrétaire d’état à l’environnement de la confédération suisse. Confronté aux limites de la science et de la politique, il a compris très vite que les progrès réalisés en matière d’écologie ne parviendraient jamais à empêcher la destruction de la nature si l’on ne s’attaquait pas aux valeurs qui sous-tendent nos sociétés et nos comportements aujourd’hui fondés sur l’idéologie de la croissance et le mécanisme d’une compétition généralisée.

Sur les traces de Jean-Jacques Rousseau, Henry David Thoreau et de quelques autres, Philippe Roch a développé une conscience holistique de notre appartenance à la nature, une conscience de l’unité biologique, écologique mais aussi spirituelle de l’infinie diversité du Vivant que je trouve passionnante. Pour lui, chaque être est une expression unique mais éphémère de l’Âme du monde. Et partageant ce même destin, nous sommes tous parents, humains, mais aussi les animaux, les plantes, la terre, l’eau, l’air, le feu, la matière visible et invisible, sur Terre et dans le cosmos. Et il écrit cette phrase que je ressens au plus profond de moi:

« La nature est plus que jamais mon Église universelle au sein de laquelle je peux déployer pleinement ma spiritualité. »

Citations:

« Lorsque je contemple … (un magnifique paysage), je vis un moment d’émerveillement. Tous mes sens sont en alerte et mes émotions sont activées par ce moment magique.[…] Mais je sens bien qu’il y a encore quelque chose au-delà de ces sensations, qui engage la totalité de mon être. Je suis enchanté, ému par la beauté du moment et relié à chaque être vivant ou non, qui le remplit. Quelque chose de moi dépasse mon corps […] Cet instant me relie aussi à toutes les générations qui, avant moi, ont vécu un tel moment. Je sens bien alors que j’appartiens à une dimension qui me dépasse, au-delà du temps et de l’espace, une dimension spirituelle ».

Comme Philippe Roch, c’est au cœur de la nature que je parviens le mieux à ressentir ces dimensions-là. Au sein de la nature, « Je sens une présence spirituelle qui m’enveloppe, qui me pénètre et qui me relie à tout ce qui m’entoure et au-delà ».

« Certaines religions se réfèrent à un livre inspiré ou dicté par Dieu. Il faut un acte de foi pour attribuer ces textes à la main divine. Mais il est un livre qu’aucun humain n’a écrit et qui vient directement de la main du créateur, c’est la Nature. Si le créateur a quelque chose à nous dire, alors il l’a certainement écrit dans le plus beau livre qui soit, la Nature. »

C’est en lisant ces livres que j’ai compris d’où venait mon besoin d’immersion dans la nature. Mon désir de grands espaces venait bien-sûr de mon envie de respirer de l’air plus pur, de jouir du silence, ou plutôt d’écouter les chants de la campagne ou de la mer, mais j’ai découvert qu’il y avait aussi chez moi cette recherche inconsciente d’une spiritualité plus fluide et plus sereine lorsque je la cherche au sein de la Nature.

Bien-sûr, Philippe Roch parle dans ses livres d’une vraie communion avec la nature, et pas d’une ballade digestive qu’on fait en discutant de choses et d’autres avec ses copains de randonnée… On est là sur tout autre chose…

« Il s’agit de se laisser bercer par le spectacle de la nature. Nous mettons alors tout notre corps en écho de cette splendeur et nous nous trempons entièrement dans ce bain de nature. L’effet est surprenant, puissant et lumineux. La nature brille et chante en nous, et parait alors l’évidence de notre appartenance à la totalité vivante. »

Baie de Somme

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« La Baie de Somme, humide encore, mire sombrement un ciel égyptien framboise, turquoise et cendre verte. La mer est partie si loin quelle ne reviendra peut-être jamais » (Colette)

La Baie de Somme, c’est une « impression de bout du monde, falaises, sables, dunes, galets, mollières et marais se succèdent et se complètent pour composer un paysage unique. Ici le ciel et la mer se confondent. Les lumières changent à chaque instant ». Les couleurs aussi. De Degas à Corot, de Jules Verne à Colette… De nombreux artistes ont été inspirés par ces terres…

Voici ce que j’ai personnellement le plus aimé de ce séjour en Baie de Somme, et un peu au delà…

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La Baie de Somme et la Baie d’Authie, côté Nature

« Estuaire de la Somme, pays du miroitement et de la brume,
où les linéaments de la terre à vau-l’eau se réduisent dans le paysage à
quelques pures et minces lignes horizontales, mangées par les reflets de lumière,
et dont la légèreté irréelle fait songer à un lavis chinois. » (Julien Gracq- Carnets du grand chemin, 1992)

Ma plus belle émotion: L’observation des phoques

Les colonies de phoques sont bien présentes, dans la baie de Somme, plus précisément à la pointe du Hourdel et surtout en Baie d’Authie, tout au bout de la digue de Berck-Plage. C’est là que j’ai pu vraiment le mieux les observer.

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DSCF5778A cet endroit, les phoques semblent avoir trouvé l’endroit idéal pour se reposer, car un chenal assez profond, aux eaux turbulentes, même à marée basse, dissuade les humains de trop s’approcher. (s’ils approchaient, la profondeur du chenal  permettrait aux phoques de plonger pour s’enfuir). Mais de là, on les voit parfaitement bien sans les déranger et, comble de l’ironie, on se demande clairement si ce n’est pas eux qui nous observent avec curiosité… Les regards s’échangent entre eux et nous, et cela éveille chez les observateurs un sentiment de tendresse palpable.

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Des bouilles absolument craquantes!…

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Rencontre émouvante

Les gens s’émerveillent, leurs yeux brillent; ils sourient, certains essaient maladroitement d’attirer l’attention des veaux marins en imitant leurs cris ou en gesticulant, d’autres restent là, fascinés, silencieux… Et j’ai eu l’impression que cela faisait émerger chez eux une espèce de conscience que ces instants de proximité avec les phoques, et donc avec une nature fragile et menacée, sont de plus en plus rares, et donc infiniment précieux… Alors les gens prennent le temps de s’ imprégner de cette magie, comme je l’ai fait moi-même… Pendant plusieurs heures…

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Lorsque la marée remonte, pour rester hors de l’eau et profiter le plus longtemps possible de leur repos, les phoques redressent la tête et les nageoires postérieures, adoptant cette posture si amusante dite de la « banane ».

Les oiseaux et les marais de Longpré-les-Corps-Saints

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On observe ici des quantités d’oiseaux de toutes sortes. Tadornes de Belon, grands cormorans, sternes, aigrettes, foulques macroules, cygnes et canards sauvages… Tous les matins, j’avais tant de plaisir à les voir traverser le ciel depuis la fenêtre de ma chambre. Mais la Baie de Somme est aussi une région de chasse intense. Tous les jours, le silence était ponctué de coups de fusils. J’avais de la peine pour les pauvres canards sauvages qui passaient par là, sur le chemin de leur migration… Heureusement qu’il existe quelques réserves ornithologiques dans la région (Parc de Marquenterre ou du Grand Laviers). Et lorsque je voyais des oiseaux partir en formation vers le Sud, j’en avais les larmes aux yeux. Je ne pouvais m’empêcher de leur adresser de vibrants vœux de bonne route; mon cœur se serrait en imaginant le nombre de fusils auxquels il leur faudrait échapper pour traverser une France blindée de chasseurs très motivés!…

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Péniche sur la Somme

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J’ai passé de longs moments au cœur de ces marais avec ma palette d’aquarelle pour essayer d’en saisir les couleurs et les lumières.

Le château de Long (aussi appelé « Folie de Bussy », et sa serre classée (juste à côté des marais de Longpré-Les-Corps-Saints)

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Bon, j’avoue… Le château est un peu branlant sur mon dessin… Mais c’est surtout la Serre qui m’a fascinée…

Selon la légende, ce château tient son nom ( « Folie de Bussy ») d’une malheureuse histoire d’amour entre Pierre de Bussy, fils du comte de Long qui a fait construire cette demeure, et Adelaïde, l’une des filles de Charles XV. L’amoureux éconduit se ruina dans l’aménagement et l’ornement de cette bâtisse magnifique dans l’espoir de la séduire… Je ne sais pas si l’histoire est vraie, mais avec ses briques roses et ses pierres blanches, son emplacement singulier sur les bords de Somme, son élégance, son toit à la Mansart, ses serres suspendues pleines de fleurs de toutes les couleurs, il faut reconnaitre que l’édifice a fort belle allure…      

La Baie de Somme côté mer

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Au sud de la Baie de Somme, Ault et sa vue magnifique depuis sa promenade panoramique:

Côté Nord, le Hâble d’ Ault et la très longue plage de galets d’Onival

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Rêves en baie de somme (poème de Nathalie Laprévote)
—- Falaises d’opale —-
«  De la mer vert d’opale à la lande glacée
Le rivage somnolant s’étale sous les galets
Les pierres roulent sous nos pieds confisquant l’équilibre
En regardant les flots on se sent pourtant libre.

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D’un côté la mer aux couleurs changeantes allant du blanc à l’émeraude, jusqu’à toutes sortes de bleus et de violets… De l’autre, les marais, les étangs et les mollières.

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Côté sud, les falaises d’albâtre et le bois de Cize...

Victor Hugo a arpenté la Baie de Somme et s’est arrêté, émerveillé, dans ce lieu atypique. L’office de tourisme a mis en place un parcours qui démarre sur le parking du Bois de Cise. Il permet de refaire le même parcours, dans les pas de l’écrivain. Dix panneaux pédagogiques, tout au long du chemin, reprennent des extraits d’une lettre de l’écrivain à son épouse Adèle Hugo datant de 1837 ainsi que des documents d’archives. Il est ainsi magique de découvrir les mots de Victor Hugo sur les paysages qu’on découvre soi-même. On a l’impression de partager la promenade avec lui. Il s’émerveille devant la muraille bleue (la mer) au bout de la Grande Rue, les falaises…

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D’autres textes, écrits par d’autres écrivains et poètes ponctuent la promenade de Ault, face à la mer. Une belle idée de la ville d’Ault que cette promenade poétique sur la digue, face à une mer éblouissante…

Baie d’Authie:

Au nord de la Baie de Somme, à partir du Parc de Marquenterre, les galets font place au sable et aux dunes… jusqu’à la Baie d’Authie.

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Côté patrimoine:

Dans l’arrière-pays: Le château de Regnière-L’Ecluse et son parc

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Depuis près de mille ans dans la même famille (dont le dernier descendant réside toujours au château), le château de Regnière-Ecluse est une création néogothique imaginée au 19ème siècle par Herman comte d’Hinnisdal. Ce dernier fait entièrement remanier l’ancienne demeure du 16ème siècle dans le style « troubadour ». Il le fait agrandir et choisit de confier sa décoration aux frères Duthoit, « derniers imagiers du Moyen-âge », selon la formule de Viollet-le-Duc. Après quatre décennies de travaux auxquels il consacre une grande partie de sa fortune, le Comte d’Hinnisdal donne à l’endroit son aspect actuel, renouant avec la splendeur passée du Domaine de ses ancêtres.

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Et c’est ce qui fait la force de l’histoire de cette demeure… Depuis l’an 1030, chaque génération a su transmettre la propriété sans jamais la vendre, jusqu’à sa descendance actuelle: les Nicolay. En 1960, lorsque l’actuel propriétaire et sa mère, décident d’habiter le château dont ils ont hérité, la bâtisse a été complètement vidée de son mobilier (les guerres et les différentes utilisations passées, notamment pendant un moment transformé en colonies de vacances). Le Comte a alors 20 ans, et il passera tout le reste de sa vie à redonner tout son faste au Château de Reignière-Ecluse. C’est une grande réussite, pleine de passion. Et être invitée à entrer dans cette demeure si particulière pour découvrir son intimité m’a sincèrement touchée.

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Autour du château, le parc paysager à l’anglaise est libre d’accès et mérite vraiment qu’on s’y attarde…

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Le parc, immense est ouvert sur la forêt de Crécy.

Les jardins de l’abbaye de Valloires

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Situés au cœur de la vallée de l’Authie au pied d’une majestueuse abbaye cistercienne, les Jardins de Valloires sont l’œuvre du paysagiste Gilles Clément. Jardinier, voyageur, biologiste et écrivain, Gilles Clément est aussi un observateur attentif et infatigable de la nature à travers le monde. Pour lui, le jardin n’est pas un musée où la nature serait domestiquée et les végétaux présentés en collections botaniques, mais un lieu d’émerveillement, où l’organisation est avant tout esthétique. Ce qui compte, c’est le sens et l’harmonie des couleurs. Une démarche artistique, donc, qui éveille forcément beaucoup d’intérêt chez moi….

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Gilles Clément a aussi voulu saluer ici le travail de Jean-Baptiste Lamarck, naturaliste et fondateur de la biologie en tant que science de la vie ou science des êtres vivants. Son œuvre fut méconnue du public, mal comprise par ses contemporains, dénigrée et déformée par ses adversaires. La visite de ces jardins permet aux visiteurs de découvrir ou de redécouvrir l’homme brillant qu’il fut, grâce à ses citations, reprises sur plusieurs panneaux disséminés dans les allées…Comme celle-ci: « Si l’on veut que la Terre survive, l’humanité doit être jardinière »… Un précurseur… Ou cette autre: « Pour la nature, le temps n’est rien et n’est jamais une difficulté; elle l’a toujours à sa disposition et c’est pour elle un moyen sans bornes avec lequel elle fait les plus grandes choses comme les moindres »…

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Et puis la visite de l’abbaye cistercienne donne l’occasion de découvrir l’abbatiale au style baroque rocaille assez éblouissant.

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Enfin, au-delà de tout cela, ce sont, comme souvent, les lumières et les couleurs de cette région qui m’ont le plus éblouie….

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A ne pas rater, dès votre arrivée: La maison de la Baie de Somme. C’est un très bon point de départ de tout séjour en Baie de Somme. Dans ce lieu qui est bien plus qu’un simple musée, tout a été pensé pour que chacun puisse nourrir sa soif d’apprendre ! Les phoques de la baie (véritables attractions), mais aussi les activités traditionnelles ou encore les risques naturels… Toutes les facettes de la baie sont abordées. L’exploration se termine avec des témoignages de pêcheurs à pied, d’artistes, d’éleveurs, de chasseurs, de guides nature, de ramasseurs de galets, de mytiliculteurs… chacun peut y trouver des informations sur ses centres d’intérêt.

Mon lieu de séjour: La Pontonnière à Petit port (Saigneville). Une ravissante maison juste au bord de la Somme, pleine de charme et très confortable.

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Autrefois, la Somme s’écoulait librement dans un lit de 3 kilomètres de large. Et c’est son cours changeant qui a façonné cette large Baie maritime qu’est la Baie de Somme. Au XIXème siècle, Napoléon 1er entreprit de dompter le fleuve un peu trop tumultueux en le canalisant pour permettre aux navires arrivant par la mer, de remonter jusqu’à Abbeville. La faible déclivité de la vallée de la Somme permit de ne pas avoir à créer d’écluses, mais obligea les ingénieurs du canal à créer des ponts tournants afin de leur permettre de passer. Chaque pont tournant était doté d’une maison qui hébergeait autrefois le pontonnier, la personne chargée d’actionner le pont tournant pour permettre l’avancée des bateaux.

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Le pont tournant de Petit Port.


Je garde un très joli souvenir de cette maison, juste au bord de la Somme, et à proximité d’un étang plein de canards auxquels je rendais visite tous les jours…

Rosa Bonheur, la fée des animaux…Visite de son atelier, au Château de By.

Rosa Bonheur, la fée des animaux…Visite de son atelier, au Château de By.

Vous connaissez déjà mon amour pour ce qu’on appelle un peu péjorativement les « animaux de la ferme » (vaches, cochons, moutons, ânes, chevaux, poules, lapins…etc…).

Il y a quelques années, j’ai découvert avec une certaine fascination, les œuvres de Rosa Bonheur… J’ai été immédiatement intéressée par le travail et la vie de cette artiste, qui fut la première femme peintre animalière, mais aussi la plus connue de tous…

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J’ai découvert récemment qu’on pouvait visiter l’atelier de Rosa Bonheur dans sa demeure de Thomery, juste à la lisière de la forêt de Fontainebleau: Le Château de By, dans lequel elle a passé les quarante dernières années de sa vie. J’ai donc décidé de profiter de cette fin d’été en région parisienne pour découvrir son atelier et son domaine afin de mieux connaitre et comprendre la femme et l’artiste qu’elle a été…

Petit rappel biographique:

Rosalie Bonheur (affectueusement appelée Rosa par sa mère), nait à Bordeaux, le 16 mars 1822. La famille vit très modestement. D’après les témoignages familiaux, Rosa est une enfant indisciplinée et a du mal à apprendre à lire. Pour y remédier, sa mère lui apprend à écrire les lettres de l’alphabet en associant chacune d’elles à un dessin d’animal. Dès l’enfance, les animaux font partie de sa vie. Son père ne vit pas avec la famille car il fait partie de la mouvance Saint-Simoniste et passe le plus clair de son temps dans sa communauté. La petite Rosa n’a que 11 ans lorsque sa mère, épuisée par le travail et la charge de ses quatre enfants, est emportée par une épidémie de choléra à l’âge de 36 ans. Profondément marquée, la petite Rosa vouera durant toute sa vie un véritable culte au souvenir de sa mère .

Après cette disparition dramatique, Rosa Bonheur fréquente l’école élémentaire, puis est mise en apprentissage comme couturière, puis en pension. Mais autant dire que la petite fille ne se montre pas très docile à ces tâches. Elle veut dessiner!…Son père, artiste et professeur d’art également, finit par la prendre dans son atelier, où se révèlent ses aptitudes artistiques. Il sera son seul et unique professeur. Il lui fait découvrir Félicité de la Mesnais, qui prétendait que les animaux avaient une âme, ce dont elle reste convaincue toute sa vie, ainsi que les romans « champêtres » de George Sand. Les animaux deviennent alors sa spécialité, tant en peinture qu’en sculpture.

« Je ne me plaisais qu’au milieu de ces bêtes, je les étudiais avec passion dans leurs mœurs. Une chose que j’observais avec un intérêt spécial, c’était l’expression de leur regard : l’œil n’est-il pas le miroir de l’âme pour toutes les créatures vivantes ? N’est-ce pas là que se peignent les volontés, les sensations des êtres auxquels la nature n’a pas donné d’autre moyen d’exprimer leur pensée ? » écrit-elle.

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« Aussi loin que mes souvenirs peuvent remonter, je vois encore l’empressement avec lequel je courais au pré où l’on mettait paître les bœufs. Ils ont failli me corner bien des fois, ne se doutant pas que la petite fille qu’ils poursuivaient devait passer sa vie à faire admirer la beauté de leur pelage. J’avais pour les étables un goût irrésistible[…]. Vous ne sauriez vous douter du plaisir que j’éprouvais à me sentir lécher la tête par quelque excellente vache que l’on était en train de traire! » R.B.

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Rosa Bonheur fut l’une des artistes les plus célèbres et les plus vendue de son siècle, tant en France qu’en Angleterre et aux États-Unis. Sa carrière internationale est éblouissante : vivant de son art dès l’âge de 14 ans, elle est la première femme artiste à recevoir la Légion d’honneur de la main de l’impératrice Eugénie. Ne devant sa réussite qu’à elle-même et à son talent, elle force le respect de ses contemporains : Georges Bizet, Buffalo Bill, la Reine Victoria, Napoléon III, Victor Hugo… 

Cette petite femme d’ 1m50, s’est battue tout au long de sa vie pour « élever la femme » et montrer que « le génie n’avait pas de sexe ». Armée de ses pinceaux et de son pantalon, (pour lequel elle avait fait une demande d’autorisation en bonne et due forme), elle arpentait les forêts et les foires aux bestiaux afin de croquer ses modèles. Amoureuse de la nature et des animaux, je ne peux m’empêcher de penser que j’aurais aimé rencontrer cette femme. Mais je me console en me disant, (comme je le fais souvent pour les artistes ou les écrivains disparus), que je peux d’une certaine manière la rencontrer à travers ses œuvres, ses peintures, ses écrits, et bien-sûr en étant à l’écoute de ce que me soufflent les murs de cette demeure, qui fut la sienne pendant quarante ans… Je peux alors peut-être essayer de saisir ce qui habitait son esprit, son cœur et son âme…

Barbaro après la chasse Rosa Bonheur

Mais la gloire que connait Rosa Bonheur de son vivant faiblit rapidement après sa mort ; sa peinture est trop éloignée des tendances modernes.

Katherien Brault l’explique très bien dans une interview à la presse: « Son style de peinture n’a jamais été très prisé en France. Il s’agit de l’art animalier. C’est une peinture que les Français n’aiment pas beaucoup, que l’on considère avec mépris comme une peinture de seconde zone, une peinture ringarde. En fait, on l’étudie très peu en France et comme on ne l’étudie pas, on ne la comprend pas et donc, on la méprise.

Au contraire les Anglo-saxons, qu’ils soient Américains ou Anglais, ou encore les Sud-américains, adorent le style de Rosa parce qu’elle peint ce qu’elle voit et qu’elle va peindre les animaux comme ils sont et non pas en faire une métaphore par rapport à l’homme. »

.Aujourd’hui, grâce à un engouement nouveau (et regrettablement tardif!) pour le naturalisme, et grâce à l’énergie infatigable de la nouvelle propriétaire du château, l’art de Rosa Bonheur retrouve la place qu’il n’aurait jamais dû quitter.

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Le château de By

le château a été acquis par Rosa en 1859, à la suite de la vente de son tableau Le Marché aux chevaux. Rosa Bonheur est alors la première femme à acheter seule, à son nom, un bien immobilier grâce au fruit de son travail. L’artiste charge l’architecte Jules Saulnier d’y construire son atelier. Elle s’y installe un an après et y passera les quarante dernières années de sa vie.

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Après son décès, la propriété revient à sa « fille d’adoption » Anna Klumpke, artiste peintre, qui préservera le domaine avec une immense dévotion, ouvrant l’atelier de Rosa au public afin de faire vivre la mémoire de l’illustre peintre. Choyé par les différentes générations de la famille Klumpke-Dejerine-Sorrel, l’atelier est successivement ouvert puis fermé au public avant d’être repris par Katherine Brault en septembre 2017. Avec sa famille, elle a fait restaurer le château, l’atelier et le domaine, et milite avec beaucoup d’intelligence et de courage, pour la réhabilitation de l’œuvre de Rosa Bonheur. A noter que deux chambres du château, dont celle de Rosa Bonheur, ont été aménagées en chambre d’hôtes…

Je vous invite à visiter ces liens choisis parmi d’autres sur YouTube:

Petit retour sur Anna Klumpke

En 1889, Rosa Bonheur rencontre donc Anna Klumpke, jeune peintre américaine qui sert d’interprète entre John Arbuckle, un ami de Buffalo Bill et Rosa Bonheur, dont la renommée est alors immense aux États-Unis. Les deux femmes correspondent pendant dix ans. Anna Klumpke finit par oser demander à Rosa Bonheur l’autorisation de réaliser son portrait ; la réponse de Rosa Bonheur est enthousiaste. Anna Klumpke vient séjourner au château de By . Rosa Bonheur a alors 76 ans, et l’arrivée de l’Américaine lui redonne de la joie de vivre. Pendant cette année sous le toit de l’artiste, Anna écrit, sous la dictée de Rosa Bonheur, une biographie qu’elle complète par son propre journal. J’ai trouvé ce livre à la Boutique du château de By et je me suis immédiatement plongée dans sa lecture. Je l’ai trouvé passionnant et il est bon de le lire si l’on souhaite avoir un récit fidèle de la vie de Rosa Bonheur.

A la mort de Rosa, en mai 1899, la famille découvre avec stupeur que celle-ci a décidé de faire de Anna Klumpke sa légataire universelle…Cette dernière fait alors tout ce qui est en son pouvoir pour conserver l’atelier et les œuvres de Rosa Bonheur afin de les transmettre aux générations futures. La famille de l’artiste veut revendre les œuvres de l’artiste. Anna Klumpke obtient un compromis et parvient à en préserver la moitié. Fidèle à sa promesse, elle parviendra peu à peu à racheter certaines toiles et elle a surtout conservé des milliers de croquis et d’études qui se trouvaient dans les greniers du château.

Katherine Brault, la nouvelle propriétaire du château, a cette idée que je trouve excellente cet été, de mettre également à l’honneur l’art de Anna Klumpke. La jeune peintre américaine mérite d’être découverte. Passionnée par les portraits et les jardins, ses tableaux aux couleurs douces sont pleins de poésie. En ce moment, l’exposition de ses œuvres, entre les arbres et les fleurs du jardin, ajoute une belle atmosphère à tout le parc du château.

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J’ai passé une magnifique journée en compagnie de ces deux femmes extraordinaires. Je pourrais dire trois, car la nouvelle propriétaire est également une femme passionnée par sa mission de préservation. Elle semble avoir très à cœur de réhabiliter l’œuvre de l’artiste, et réussit à faire de cet endroit magnifique un lieu où continue de souffler l’esprit de Rosa Bonheur. De nombreux évènements artistiques y sont régulièrement organisés, et je vous conseille vivement une visite si vous passez dans la région de Fontainebleau…

Cette journée très agréable et enrichissante à bien des égards s’est terminée par un délicieux moment passé au salon de thé du château. A l’occasion de ce bel après-midi d’été, les tables et les fauteuils avaient été installés sur la pelouse. La carte des thés et des pâtisseries y est absolument irrésistible!… J’en ai profité pour sortir ma palette de couleurs pour faire une aquarelle du château de By…

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Je crains, hélas, que Rosa Bonheur ne me féliciterait pas pour cette petite aquarelle… Quoique!…

pour visiter le site du château de By: https://www.chateau-rosa-bonheur.fr/

Enfin j’ai posté une très courte vidéo sur ma chaîne YouTube « Inspirations et Merveilles », juste comme une impression évanescente de cette belle journée en compagnie de Rosa…

Agnelage…Entre émotions et compassion… Je ne regarderai plus jamais les brebis avec les mêmes yeux…

Agnelage…Entre émotions et compassion… Je ne regarderai plus jamais les brebis avec les mêmes yeux…

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Je viens de passer de longs moments dans un élevage de brebis qui était en pleine période d’agnelage.

Très gentiment accueillie par toute une famille d’agriculteurs aveyronnais, j’ai pu suivre les différentes étapes de l’agnelage, période particulièrement dense, de jour comme de nuit, et épuisante pour les éleveurs… Comme pour les brebis!…

Je n’ai pas l’ambition d’écrire ici un article technique sur l’agnelage. D’autres l’ont déjà très bien fait avant moi. Si vous me suivez un peu sur ce blog, vous savez déjà que ma vision poétique de la vie donne toujours l’orientation, le ton et la couleur de ce que je fais, de ce que je choisis d’écrire ou de dessiner… « Habiter poétiquement le monde », comme le préconisait Novalis… Je crois que chacun est responsable des images qu’il décide de laisser entrer dans son esprit. En ce qui me concerne, j’ai définitivement choisi de ne plus y laisser entrer que la beauté.

La première chose qui m’a marquée dans cette expérience, c’est le courage humble de ces « bêtes », pleines jusqu’au fond des yeux, fatiguées mais patientes avec ce que leur destin de brebis d’élevage leur impose. On ne s’intéresse généralement pas beaucoup aux brebis lorsqu’on en voit brouter dans les champs, sur nos chemins de campagne… Et pourtant, lorsqu’on prend le temps de les observer, elles sont très attachantes…

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Le temps d’attente est pénible pour elles… Personne pour leur tenir la main, les rassurer sur ce qu’elles ressentent… Le ventre énorme, elles marchent lentement, de long en large, se regardent, se flairent… Se couchent lourdement, s’appuient l’une sur l’autre, ferment les yeux, se relèvent péniblement…

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Seul le moment du repas, servi par le patron, leur fait immédiatement retrouver tout leur entrain!…

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leurs gros ventres font qu’elles sont un peu plus serrées que d’habitude… Mais il y en a toujours assez pour tout le monde!…

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Puis vient le moment du travail et des premières contractions… Naturellement, je ressens beaucoup d’empathie pour elles. Lorsque leur ventre se contracte, elles tendent la tête vers le ciel…

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Première urgence pour l’agnelet: respirer. Ensuite, se dresser sur ses pattes pour apprendre à téter maman…

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Ensuite, un gros sommeil semble rattraper tout le monde…. Trop d’émotions!…

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Très vite, tout ce petit monde se dresse sur ses pattes et trouve le chemin d’une joyeuse et turbulente fraternité…

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« Cours! Cours!…, petit agneau,

Gambade, saute et cabriole!

Mais ne t’arrête jamais de courir

Sinon les humains t’attraperont pour se nourrir! »

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Et comment rester insensible devant ce genre de frimousses?

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Voici un lien vers ma chaine YouTube, pour visionner une courte vidéo (« Agnelage… Entre émotions et compassion », traduisant mes impressions sur cette expérience inoubliable… Je remercie encore ici toute la famille d’agriculteurs aveyronnais qui m’a accueillie dans leur exploitation, avec beaucoup de gentillesse et de patience, alors même qu’ils traversaient une période de travail particulièrement intense.

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Une page de mon carnet créatif, inspirée par ces moments et ce lieu…

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Ma période « Pyrénéisme »

Ma période « Pyrénéisme »

Selon Wikipédia, le pyrénéisme est un « mouvement sportif, artistique et littéraire qui consiste à parcourir les Pyrénées pour en réaliser une œuvre en rapport avec l’expérience ressentie ». J’ai immédiatement compris que cela avait quelque chose à voir avec ma manière de visiter les sites emblématiques des pyrénées lors de mon séjour dans cette région.

Pour l’histoire… Le pyrénéisme naît au XVIIIe siècle pour connaître son apogée au XIXe siècle. Il se développe parallèlement au mouvement romantique en Europe et au tourisme thermal en France, qui amène beaucoup d’artistes (entre autres…) à séjourner dans les Pyrénées.

Le terme « pyrénéisme » est inventé par l’écrivain Henri Béraldi en 1898 dans son ouvrage « Cent ans aux Pyrénées », un livre en sept tomes qu’il écrit entre 1898 et 1904, et qui expose l’histoire de la découverte « pittoresque » des Pyrénées. Le « pittoresque »… Tout ce que j’aime… Cette œuvre considérable présente tous ceux qui, écrivains ou non, ont aimé et « écrit  » les Pyrénées. Pour Béraldi , le Pyrénéisme est un mouvement, une philosophie de vie qui se traduit en trois mots: Ascensionner, sentir, écrire… En d’autres termes, il s’agit de partir à la rencontre des sommets, savoir aimer et apprécier leur beauté, et écouter les émotions qu’ils suscitent en nous pour les retranscrire dans nos écrits (ou plus généralement dans nos créations artistiques…). Dans un style alerte, parfois caustique, fourmillant d’éclairantes citations, il bâtit une véritable épopée qui, cent ans plus tard, reste irremplaçable et inégalée sur toute cette région pyrénéenne.

Alors si l’on comprend bien le terme, je considère que ce mois de Juin a été consacré pour moi à cette noble et enthousiasmante pratique du Pyrénéisme!… Bien-sûr, je suis consciente que mes excursions confortables n’ont rien à voir avec les aventures époustouflantes qu’ont vécu ces aventuriers exaltés des siècles passés. Évidemment, ils n’avaient pas les télécabines, télésièges et autres petits trains qu’on connait aujourd’hui… L’aventure n’est plus la même!… Mais j’ai quand même réussi à m’organiser des moments de randonnées solitaires dans les cirques verdoyants et autour des cols majestueux, dont j’ai pu ressentir la beauté encore bien sauvage…

Coup de coeur, bien-sûr… pour Les lacs d’altitude et leurs incroyables couleurs… sublimes…

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En route vers le Lac D’Artouste…

Dès le début, voir les lacs d’altitude a été à l’origine de mon envie de venir dans les Pyrennées. J’avais vu de magnifiques photos et je voulais découvrir ces sites à la beauté sauvage encore bien préservée. Je n’ai pas été déçue. Côté couleurs, c’est de la beauté à l’état pur. Et les reflets changent à chaque instant. Un spectacle dont je ne me suis pas lassée…

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Lac d’Artouste

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Lac d’Isaby… Un de mes préférés, pour la verdure et la tranquillité sauvage…
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Lac de Gaube
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Lac des Ayres

Bien-sûr, j’ai adoré m’asseoir dans ces paysages et tenter de les « interpréter », à ma façon… En digne pyrénéiste!…

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ma version du Lac D’Isaby
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Lac d’Artouste
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Lac de Gaube, avec le Piquemale en toile de fond…

Je voulais bien-sûr évoquer les magnifiques cirques de Gavarnie, bien-sûr, le plus connu  (trop fréquenté à mon goût), mais surtout le cirque de Troumouse, que je trouve plus agréable, plus verdoyant et doté en son cœur du lac des Ayres, au charme inoubliable. Et puis le lac d’Estaubé, dans le cirque du même nom, qui n’est pas naturel, puisque qu’ un barrage en retient les eaux, mais dont la couleur d’un bleu émeraude clair est saisissante.

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Le côté Est du cirque de Troumouse avec son lac des Ayres…au milieu de ce décor sublime…

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°°°°°

Autre source d’inspiration: Le pastoralisme estival.

En ce mois de Juin, les troupeaux sont partout; dans les champs, sur le flanc des montagnes, au creux des cirques, autour des lacs et sur les plateaux d’altitude. Presque tous le jours, j’ai suivi des troupeaux que les éleveurs emmenaient en estive par les petites routes des cols. Cette rencontre me procure à chaque fois une joie profonde. C’est une présence toujours réjouissante et très gaie!…

Ils sont aussi curieux que moi… Aussi désireux de faire connaissance…

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En liberté dans les montagnes…
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Brouter autour du Lac d’Estaing…. Un rêve…

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J’adore m’arrêter et passer un moment avec les chevaux, les vaches, les moutons, les ânes… Et même avec deux sympathiques cochons qui traînent toujours dans le même virage, tout près du col du Soulor, sur la route qui surplombe le cirque du Litor.

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Toi et moi pour la vie…

Je leur parle… Ou pas, d’ailleurs!… Nous nous regardons beaucoup… Des pancartes alertent les randonneurs sur le fait qu’il est recommandé de ne pas s’approcher des animaux en estive. Mais c’est eux qui s’approchent des gens, guidés par leur curiosité naturelle… J’aime leur mutisme apaisant, et la lumière qu’ils ont dans leur regard avec lequel ils savent si bien exprimer leurs sentiments: la curiosité, la gourmandise, la prudence et la crainte, aussi, parfois… Moi je sais qu’une âme habite l’animal qui est en face de moi. A moi de faire en sorte que nos échanges soient doux et pleins d’amour…

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°°°°°

Dans mes recherches passionnantes sur le pyrénéisme, j’ai découvert l’écrivain et poète Alfred Tonnellé, appelé par certains « le météore », tant sa vie fut brève et intense. Il m’arrive de vivre de véritables moments de communion avec des êtres du passé, de me sentir en harmonie avec leurs pensées, leurs sentiments, leur vision des choses… C’est le cas ici…Alfred Tonnéllé a écrit un livre lumineux qui m’a touché par sa poésie et sa maturité.

Extraits:

« Je m’attarde et m’assieds seul au bas du sommet[…]; il faut un peu de solitude et de recueillement pour se pénétrer du sentiment d’élévation et de paix sublime qu’inspirent ces hauteurs. On ne voit plus que des sommets purs nageant dans l’éther, et tendant vers le haut pour s’y perdre dans la sérénité et la tranquillité; les bas-lieux de la Terre ont disparus et sont oubliés ».

Ceux qui craignent de se hasarder dehors par le moindre nuage ne se doutent guère de la beauté et de la variété qu’offrent tous les aspects de la nature, et des plaisirs qu’elle peut donner même dans ce qu’on nomme son inclémence. »

-« Pierre me demande si je fais des vers. C’est cette nature qui en fait, et moi je les lis ».

Sur sa montée sur Gavarnie. « Après le village, le Cirque se déploie, magnifique et régulier, dans toute son étendue ; toutes les saillies sont couvertes de neige. Je ne me lasse pas de considérer cet édifice merveilleux. L’impression est sublime et ravissante à la fois, cela reste ce qu’il y a de plus grand et de plus beau dans les Pyrénées. »

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Le cirque de Gavarnie

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La page de mon carnet sur le Cirque de Gavarnie…

Selon Béraldi, Alfred Tonnellé « laisse un livre original, durable, quarante ans inconnu, mais qui finalement le classera pour toujours au premier rang des écrivains pyrénéistes. Livre écrit d’un style décisif, au moment décisif, avec la poésie des hautes régions, le sentiment religieux sans affectation, la couleur, même l’ivresse des tons rares (si capiteuse !) mais sans recherche d’épithètes rares. Tonnellé peint avec le simple et pur français éternel, celui qui ne vieillit pas. Il a la rapidité et la précision de la vision, la netteté et la fermeté du rendu. »

Habité par une soif dévorante d’évasion, Alfred Tonnellé écrit de façon prémonitoire:

« Je tremble à l’idée de manquer de force (et de temps?) pour m’élever jusqu’aux cimes les plus sublimes, m’enfoncer dans les plis les plus reculés des montagnes, franchir les vastes océans, et parcourir les mondes nouveaux, pour fouler tous les vestiges des âges éteints, et tous les monuments que les générations passées ont laissés derrière elles pour nous instruire de leur passage et nous faire réfléchir sur leurs pensées, pour m’abreuver à toutes les sources de beauté et élever mon âme sur tous les hauts sanctuaires… « . Je sens ici si bien toute la beauté d’une jeune âme si avide de vivre. Elle m’en rappelle une autre… Communion avec une âme sœur…

-« Où sera donc le temps de mettre à exécution tant de projets, de voir, de lire, de faire, de connaitre tant de choses rêvées? Il faut élaguer les inutilités. Je n’ai encore rien fait, pour ainsi dire, qu’assembler des matériaux, prendre des notes, et faire des projets pour vivre, comme si je devais avoir une seconde vie dont celle-ci ne serait que l’introduction. Alors je regarde les jours qui passent, et le temps qu’il faut pour faire un voyage, avec une anxiété d’avare qui veut retenir cette monnaie qui s’écoule… Tâcher en arrivant de ne pas me laisser reprendre et emmener par le courant. Se resserrer. Aboutir. Et cette provision de notes que je m’épuise à prendre en si grand détail, à quoi bon, si elle reste enfouie? »

Sois tranquille, Alfred. Tes écrits, au moins, sont parvenus jusqu’à nous… Ils ont été écrits par une âme-sœur… Et m’ont forcément profondément touchée.

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Cette « âme de feu » décédera de la typhoïde le 14 octobre 1858, à 27 ans à peine, quelques jours après son retour chez lui; il venait juste de réviser la rédaction de son carnet de voyage, considéré à juste titre comme un écrit majeur du pyrénéisme :

Trois mois aux Pyrénées et dans le Midi en 1858.

°°°°°

Tout proche de Lourdes, mais plus discret, moins ostentatoire et visité de manière moins massive, le sanctuaire de Lestelle Bétharam mérite un détour… Il y règne une atmosphère de paix qui a plus à voir avec l’esprit de la route de Saint-Jacques de Compostelle, avec tout ce que ça représente de recueillement et de profondeur. Même si je trouve les processions nocturnes de Lourdes encore émouvantes et belles à voir, les touristes du monde entier qui se prennent en selfies devant la grotte en parlant fort… Cela me gêne un peu. Rien d’aussi dérangeant à Lestelle Bétharam… un lieu de spiritualité plus vraie, peut-être… Plus authentique…

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Lestelle Bétharam

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L’entrée du sanctuaire de Lestelle Bétharam.


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L’intérieur de la chapelle du Sanctuaire, baroque et somptueuse.

Pour terminer, voici le lien pour aller voir ma vidéo postée sur YouTube : »Pyrenéisme… Entre cirques verdoyants et lacs d’altitude ».

Parc naturel régional de Millevaches en Limousin

Parc naturel régional de Millevaches en Limousin

Mai 2023… Ce mois-ci, c’est à Saint-Hilaire les courbes (Corrèze) que j’ai posé mes valises…(oui, parce qu’il y a deux valises, plus un sac de livres et de cahiers pour l’écriture, avec mon ordinateur, bien-sûr, plus un sac de matériel artistique, papier aquarelle, palette de couleurs, crayons et même peinture à l’huile, un sac de produits pour la cuisine, herbes aromates etc…). J’ai loué un studio aux « Sources de la Chabanne », un très joli domaine forestier privé avec un étang de pêche, une cascade et un ruisseau qui traverse la forêt. Tout au bout d’une petite route qui zigzague sur des collines verdoyantes, on arrive à ce lieu enchanteur, géré de main de maître par Matthieu, un hôte sympathique, courageux (parce que c’est beaucoup de travail de s’occuper d’un domaine pareil!), et passionné de pêche.

J’ai eu l’impression immédiate, en me promenant près de la cascade bordée de bois moussus, que l’endroit était aussi occupé par quelques esprits de la nature qui manifestement participent discrètement à l’enchantement du lieu…

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les maisons du site « Sources de la Chabanne »

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La forêt qui l’abrite

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L’étang de pêche, si paisible…

Et la Chabanne qui caracole dans le creux du vallon

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La cascade enchantée…

Ce lieu m’a tellement inspiré que j’en ai fait un petit film sur ma chaîne You Tube… (lien à la fin de cet article…)

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Un de ces endroits habités par les esprits de la nature….

Les autres coups de cœur de mon séjour:

-Le plateau de Millevaches Une incroyable palette de verts!…

Au creux de cette région de landes couverte d’herbes folles, de fleurs, de genêts et de bruyères, courent en tous sens des ruisseaux ivres d’espace qui s’épuisent dans le ventre gras des tourbières ou enflent sur des lits de granit pour former des rivières (La Vienne, la Vézère,ou la Corrèze). Un vaste territoire à arpenter…

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La Corrèze

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Prairies et forêts, à perte de vue…
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Non non, l’origine du nom Millevaches ne vient pas de mes amies les vaches… Plusieurs versions s’affrontent… Mais il s’agirait probablement d’une déformation du patois local qui veut dire  « Mille sources »…

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De jolies fermes alternent avec les forêts

Ou les bois moussus…

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Petit vallon fleuri parmi tant d’autres…

-Le pont de Seinoueix…

Situé au coeur du plateau de Millevaches. Un lieu si inspirant qu’il mérite qu’on y passe un peu de temps, à l’écoute des murmures du ruisseau, ou des vibrations des ailes des libellules…

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Le ravissant petit pont de Seinoueix
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le ruisseau coule entre l’herbe rase des prairies et les rochers couverts de lichen…

Amoureux de la campagne et des sites préservés,cette région est faite pour vous. Pas besoin de courir au bout du monde!…Certains endroits ressemblent d’ailleurs beaucoup au Canada… Comme le lac de Vassivières.

L’île de Vassivières

Le lac de Vassivières est un de ces nombreux lacs créés en France par la construction d’un barrage et d’une usine hydroélectrique, immergeant au passage des terres et des villages… L’ancien château et une partie du domaine de la famille de Vassivières, qui étaient situés sur les hauteurs, n’ont donc pas été immergés. Mais le domaine est littéralement devenu une île. Racheté à la famille Vassivières par la commune de Beaumont-du-lac, et de Royère-de-Vassivière, l’île de Vassivières abrite depuis 1990 un centre d’art contemporain. Le château accueille aujourd’hui des artistes en résidence. On y trouve un café-restaurant doté d’une très belle terrasse à la vue magnifique!… Juste à côté, on trouve un étrange phare et une grande bâtisse abritant des expositions et une librairie. Quelques maisons de pierre entourent le château (boutique, autre restaurant …)

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La vue depuis la terrasse du château

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-La cité des insectes (tout près de Nedde)

Magnifique découverte du monde des insectes. une visite pleine de couleurs et d’étonnantes surprises…

J’ai trouvé ce musée passionnant car il aborde tous les aspects du monde des insectes, y compris leur utilisation dans l’art, et en tant que symboles dans toutes les cultures ancestrales. J’ai notamment découvert Jean-Henri Fabre (1823-1915), dont il est beaucoup question dans le musée. Grand humaniste, naturaliste, entomologiste, compositeur mais aussi écrivain et poète. Un personnage qui m’a intéressé par la multiplicité de ses facettes. Je trouve ça fascinant d’apprendre de ces êtres qui sont capables d’avoir des connaissances scientifiques tout en gardant une âme de poète et une vision artistique des choses… Jean Rostand disait de lui qu’il était « un grand savant qui pense en philosophe, voit en artiste, sent et s’exprime en poète ». Passionnant personnage.

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Il y avait également une belle salle consacrée aux cabinets de curiosités (sujet qui ma passionne depuis longtemps) avec une collection de très belles boites d’entomologistes. Du XVIII au XXème siècle, ces boites souvent richement décorées, étaient le contenant emblématique qui accompagnait le naturaliste sur le terrain.

L’ancien village de Clédat, dans le massif des Monédières.

Ancien village abandonné, au coeur du massif des Monédières… Sa construction remonterait au 11ème siècle, lorsque l’évêché de Limoges a souhaité créer un lieu d’accueil pour les voyageurs et pèlerins dans cette contrée reculée du plateau de Millevaches. Un hospice est alors fondé et une petite chapelle dédiée à Sainte-Magdeleine est édifiée.

L’activité va alors bon train et le village va se développer autour de sa chapelle. S’ajoute à la communauté religieuse une population de paysans qui va s’installer durablement, défrichant des terres pour cultiver du blé et faire de l’élevage.Mais les voies de circulation évoluent et les pèlerins et les voyageurs disparaissent peu à peu, entrainant la fermeture de l’hospice. Le hameau va quand même garder son prieuré et une relative prospérité au XIXe siècle car on vient de loin pour les fêtes de sainte Magdeleine et pour la fontaine du même nom, réputée pour soigner les maladies de peau.

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Passer un moment seule, près de cette fontaine, dans ce village abandonné, au cœur  de la forêt ….. Instantanément, on sent la présence de toutes ces âmes qui sont venues là, s’agenouiller et prier devant cette fontaine avant vous, depuis des siècles… Un joli moment de communion avec les âmes du passé…

En 1901, Clédat compte encore 37 habitants mais son isolement et l’éloignement des voies de communication le condamnent inexorablement… Sans électricité, eau courante ni téléphone, les derniers habitants l’abandonnent en 1963.

Le domaine est alors racheté par un Groupement Forestier puis, en 1989, les 221 hectares sont acquis par l’Office national des forêts. A la fin des années 90, les communes de Grandsaigne, Bonnefond et Pradines se mobilisent pour la sauvegarde du lieu et une association (Renaissance des vieilles pierres entre Millevaches et Monédières) s’occupe alors de faire de ce village abandonné un des plus jolis lieu du Parc naturel Régional du plateau de Millevaches. Voilà pour l’histoire…

Aujourd’hui, l’endroit dégage une atmosphère sacrée et se prête magnifiquement bien à la méditation et au ressourcement. Chaumières, vieilles pierres, adorable chapelle, arbres remarquables, chaos rocheux et même un surprenant jardin de sculpture en pierres de Michel Kirsch… On comprend tout de suite que l’endroit soit tout naturellement devenu une sorte de lieu de spiritualité pour les gens qui passent par là… Et j’ai moi-même été happée par l’esprit des lieux…

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Un vieux sage…

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Pour terminer, voici les liens pour aller voir les deux videos que je vous propose aujourd’hui:

-Sur le lieu de mon hébergement d’abord (Les sources de la Chabanne) que j’ai trouvé tellement « habité » . Puis un deuxième sur le Parc naturel régional du plateau des Millevaches, plus général…

Cap Sizun… quelques impressions d’un séjour à Plozevet…Entre Pointe du Raz et phare d’Eckhmül…

Dans le cours de ma vie de « nomade contemplative »(!…), j’ai choisi de passer le mois d’Avril à Plozevet, petite commune implantée à flanc de colline, plein sud, face à l’Atlantique, avec une vue ouverte sur la baie d’Audierne. La maison que je loue se trouve un peu au dessus de la « Route du vent solaire » qui relie Plouhinec à Pouldreuzic par le bord de mer.

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La route du Vent solaire. Un très joli nom qui va si bien à cette petite route côtière magnifique…

Je l’ai parcourue tous les jours, par tous les temps. Quelle que soit la couleur du temps, vent, pluie, soleil, tempête, brouillard…  La beauté du paysage est partout. Atmosphères changeantes, lumières fugaces,  et cette palette de bleus infinie contrastant avec le vert printanier des champs qui descendent vers la mer…

 

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L’incontournable et ravissant petit port de Pors Poulhan

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Parmi les lieux qu’il ne faut pas rater, bien-sûr, il y a l’incontournable trio:

« Pointe du Raz-Pointe du Van- et la baie des trépassés »

La Bretagne est une terre tellement riche de légendes. L’une d’elle a particulièrement accompagné mes balades le long de ces falaises: La légende de la cité d’Ys et de la princesse Dahut… (lien à la fin de l’article pour connaitre l’histoire de la cité engloutie). Il est certain que me nourrir de la lecture de ces contes pendant toute la durée de mon séjour sur le Cap Sizun a ajouté à mes contemplations une dimension épique très enrichissante et pleine de mystère… (livre: « La légende de la ville d’Ys » de Charles Guyot, acheté dans une petite librairie d’Audierne pleine de trésors: Ar Vro).

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La pointe du Raz au petit matin… J’ai eu beaucoup de plaisir à dessiner ces lieux mythiques dans mes carnets.

Ma préférence va sans doute à La Pointe du Van et à ses énormes blocs rocheux couverts d’herbe rase, qui sont autant de paradis pour les oiseaux qui voltigent comme des virtuoses au dessus de l’écume.

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Au sommet de la pointe du Van trône la petite chapelle Saint-They , face à l’Océan. C’est là que j’avais planté le décors de ma nouvelle « Les fiancés de la mer », écrite il y a quelques années… Une étrange histoire d’amour, de tempête, de naufrages et de revenants, mêlant rêve et réalité…

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Une splendeur… Incontestable…

Et entre la pointe du Raz et la pointe du Van, la baie des trépassés. Ce nom étrange a lui aussi son histoire… La légende raconte qu’autrefois, les corps des marins qui avaient perdu la vie en mer venaient s’y échouer. La faute à la configuration des courants de marée et aux vents dominants de secteur ouest qui poussaient les corps des naufragés vers la baie des Trépassés. Dans la légende d’Ys, c’est la princesse Dahut qui y jetait le corps de ses amants… Une tradition celtique rapporte par ailleurs que cette baie était peut-être le lieu d’embarquement des druides morts, en partance pour l’île de Sein, juste en face… Tant de raisons de faire de cet endroit un lieu d’inspiration…

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La plage de la baie des trépassés.

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Ces lieux sauvages et mystérieux m’ont inspiré cette vidéo, publiée sur ma chaîne YouTube… (à regarder de préférence sur You tube pour pouvoir le regarder en pleine page- cliquer en bas à gauche de l’image…)

Mais ces grands sites touristiques, heureusement plutôt bien préservés, ne m’ont pas empêchée de partir à la découverte d’autres lieux moins connus mais tout aussi magiques, d’autres atmosphères, d’autres émotions… La pointe de Brézellec, de Castelmeur, Pors Theolen…

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Pointe de Castelmeur

 

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Pointe de Castelmeur

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Pointe du Millier

Un lieu, surtout, m’a littéralement enchantée…

C’est le jardin merveilleux qui sert d’écrin au moulin de Kériolet...

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Le moulin par lui-même, est ravissant, mais la surprise pour moi a été de découvrir l’atmosphère  féérique qui règne dans ce lieu naturel absolument charmant.

La petite rivière qui alimente le moulin en eau vive, caracole entre les rochers couverts de mousse et descend jusqu’à la mer, au milieu d’une prairie fraîche couverte d’herbe d’un vert intense et parsemée de petites fleurs printanières,  primevères , jacinthes et violettes… Un paysage d’une beauté envoûtante.

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Cet endroit est absolument unique. On y sent une présence bienfaisante. J’en ai conclu qu’il était certainement entretenu par des fées ou quelques gentils korrigans autochtones… En tout cas, un lieu qui semble éternel, habité par une présence sereine sensible.

J’ai instantanément eu envie de revenir passer une journée entière dans cet endroit. Pour y écouter les messages des fées, pour dessiner le lieu et le laisser m’inspirer… j’ai décidé de faire un film sur cet endroit, à regarder sur ma chaîne You Tube en suivant ce lien ( cliquez de préférence sur la brique « Regarder sur you Tube ») :

D’autres lieux remarquables:

La pointe de la Torche et son immense plage de sable blanc.

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Autre lieu, autre atmosphère, bien différente mais particulièrement agréable. C’est LA plage de surf par excellence et les surfeurs de toute la région apprécient ce site pour ses vagues plutôt gentilles et qui durent, qui durent… et permettent de longs moments de glisse très appréciables. Et pour les esthètes, le lieu est juste très beau à regarder…

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Juste à côté, au bout de la pointe de Penmarch, trône l’impressionnant phare d’Eckmühl.

 

Les petits sentiers dans les zones humides des étangs et les bois de l’arrière pays…

J’ai aussi beaucoup aimé la présence de lieux humides naturels, étangs, estrans, marais côtiers sauvages et très bien préservés, autant de lieux de promenades variées.

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Les petits chemins des zones humides, marais et étangs côtiers.

J’ai aussi marché sur les petits chemins de l’arrière pays et notamment dans le bois de Névet où la légende situe le lieu d’ermitage de Saint Ronan (et oui! les légendes! toujours!…).

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herbes folles du printemps!…

Le musée de l’Amiral

A Pouldreuzic, juste à côté de Plozévet, se trouve « Le musée de l’Amiral », juste en bord de mer. Sa visite a été pour moi une très jolie surprise. Sa collection de coquillages du monde entier, mais aussi d’insectes, de minéraux et son exposition sur les oiseaux côtiers m’ont beaucoup étonnée par leur richesse.

Moi qui aime tant passer des heures à chercher des coquillages… J’étais éblouie. Et puis: les scarabées avec leurs costumes irisés!… Encore un motif d’émerveillement!…

J’ai également rencontré quelques personnages marquants, comme ce prince aux yeux bleus, transformé en cheval par une sorcière…

Ou ce chat des rochers, sauvage et mystérieux, qui disparaissait avec une grande agilité dans les galeries secrètes de ces digues de rochers…Et réapparaissait cinquante mètres plus loin, observant les mouettes et les passants sans que personne ne le remarque… Sauf moi! (avec beaucoup de patience et de détermination…)

 

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Une région vraiment revigorante, sauvage… Et inspirante, de mille et une façons…

 

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une page de mon carnet avec le collage d’une illustration de l’artiste Brucero ( Korrigan « Tête de bois »)

Enfin, si la légende d’Ys vous intéresse, j’ai découvert, sur la chaîne You tube « Arcane », cette vidéo très bien faite qui nous raconte cette histoire…

« Tomber amoureux de ce qui est »: extraits du livre de Jeff Foster .

-« Pourquoi est-ce que j’écris des livres sur l’essence indescriptible de la vie? Pourquoi est-ce que j’essaie de dire ce qui est indicible? »

« Arrêtez d’attendre que le monde vous rende heureux. Arrêtez de faire que votre joie intérieure dépende des choses extérieures – des objets, des gens, des circonstances, des expériences, des évènements – qui sont en dehors de votre contrôle direct maintenant. »

-« Apprends à aimer le désordre de ta vie, sa nature constamment changeante, son imprévisibilité ».

« Aie confiance en ce moment présent de peine et de doute, aie confiance en la forme quelconque que prend l’intelligence cosmique ».

« Peut-être la souffrance n’est-elle pas du tout l’ennemie, et, en son coeur, y a t-il une leçon en temps réel et de première main que nous devons tous apprendre, si nous devons être vraiment humains. […] Peut-être la souffrance est-elle simplement un rite de passage, non un test ou une punition. »

-« Le regret est la tentative futile de la pensée de modifier le passé ».

« Voici une invitation à aimer le combat de la vie, la peine, la confusion, l’incertitude et même le désespoir qu’elle contient. Aime son imprévisibilité, son caractère incontrôlable, ses qualités ingérables et sa nature mystérieuse. Aime les cahots au long du chemin ».

-« Arrêtez-vous, simplement pour un moment, afin de considérer ceci: un autre jour sur cette terre vous a été donné. Laissez votre cœur se briser en un million de morceaux s’il en a envie. Permettez-vous de pleurer aujourd’hui si les larmes vous viennent. Sentez-vous vulnérable aujourd’hui si la vulnérabilité vous rend visite » […] Et l’invitation de la vie est celle-ci: Ne fais pas un mouvement pour t’éloigner de l’expérience présente. Il peut y avoir de l’or qui s’y cache, et tu ne le sauras jamais si tu essaies de t’en écarter. La vie en elle-même n’est pas cruelle, car la vie EST TOUT CELA. »

-« Que reste-t-il sinon la gratitude? Une gratitude pour le mystère que c’est.[…] Tu as été ici pour témoigner de tout cela. Tu l’as connu. Goûté. Ressenti. Senti. Vu. Le reflet d’une lune décroissante sur la vitre d’une voiture. Le goût de l’eau tranquille. Le parfum du coton. Les profonds silences de la méditation. La féroce intensité de la peur. Le drame du roman d’amour. La béatitude de la solitude […]… »

… Et je vous laisse sur la pointe des pieds pour vous laisser continuer, à votre tour, une liste des moments de votre vie qui vous ont touchés et pour lesquels vous vous sentez plein de gratitude, vous, personnellement… Même de toutes petites choses qui vous viennent, comme ça… Souvenez-vous, et écrivez…

« Au cœur de la Nature… Retrouvez la connexion », écrit par Eric Seydoux.

9782851579898

Globe trotter au long cours, Eric Seydoux est un vagabond qui chemine sans cesse, en quête de vie, de sens et de beauté. Sa quête l’amène à rencontrer des personnages singuliers. Il s’imprègne de connaissances et de pratiques diverses, qu’il intègre progressivement et dont il fait une fusion toute personnelle. Il propose ici des moyens variés et concrets de se reconnecter à la Création, de méditer dans la nature, de retrouver la communion perdue avec le ciel, la Terre, l’air, le feu, avec les animaux… Je me reconnais tellement dans cette recherche de communion avec les éléments…

Ce livre est avant tout une expérience. On le lit comme on suit le cours d’une rivière. La balade en forêt se transforme en méditation . L’auteur nous montre comment nous pouvons, en une seule respiration, sentir le battement du cœur de la Terre… comment vibrer avec le souffle du vent, le clapotis du ruisseau, le rayonnement d’une étoile, ou le vol délicat d’une libellule… Des sensations devenues essentielles… Vitales.

Extraits

« Depuis un peu plus d’un siècle, nous avons été les témoins de considérables avancées techniques et scientifiques, qui ont bouleversé de fond en comble des millénaires de modes de vie traditionnels.[…] Malheureusement, ce qui, au départ, était une revendication légitime -se rendre la vie plus facile- ressemble aujourd’hui à une tornade folle que plus personne n’arrive à contrôler et qui emporte tout sur son passage. Nous sommes de plus en plus fatigués, de plus en plus désorientés. »

« L’être humain s’est éloigné de la nature. Oubliant qu’il en fait partie intégrante, il la considère trop souvent comme un grand supermarché dans lequel il a tous les droits. Au lieu de développer cette communion indispensable avec la Terre-Mère, il a érigé l’argent en souci primordial. Pour gagner le maximum d’argent, il est prêt à polluer, à répandre des insecticides, à élever des animaux en batterie, à éliminer les précieuses forêts du Brésil ».

« La Nature, obéissant à des lois immuables, a gardé son propre rythme. Les arbres ne font pas deux floraisons sous prétexte que c’est plus rentable, et les marmottes passent toujours l’hiver au chaud dans leur terrier. Même si, depuis quelques temps déjà, cette régularité rassurante est clairement chamboulée… Qu’on le veuille ou non, le changement qui est en route est une évidence. Mais malgré nos innombrables atteintes à son intégrité, la Terre, mère généreuse et patiente avec ses enfants terribles, continue pourtant à nous faire profiter de sa magnificence. Elle nous ouvre grand les bras pour nous accueillir, pour que nous puissions, à chaque fois que nous en éprouvons le besoin, nous y réfugier, retrouver pour un temps l’équilibre que nous avions perdu. »

« Ce qui est nécessaire maintenant, c’est d’ouvrir notre cœur à la nature, à notre Terre-Mère. C’est d’apprendre à l’aimer ».

« On peut ainsi passer toute sa vie en zombie, en regrettant le passé et en redoutant le futur. Or, le seul moment auquel nous avons vraiment accès, c’est le moment présent. Au delà d’une formule rabâchée, avec une meilleure attention et une plus grande qualité de présence, ma vie est plus intense, tout simplement plus vraie. Une vie authentique et belle, vécue les yeux et les oreilles grand ouverts, avec tout son corps, avec tout son cœur. »

« En développant notre connaissance de nous-même et notre capacité à ressentir de façon de plus en plus subtile, notre rapport avec la nature va s’en trouver enrichi, transformé. Car bien plus qu’un simple décor ou une toile de fond, elle est une entité en soi, une présence réelle. Elle est la présence de tout ce qui vit. Toutes les créatures vivantes autour de nous sont des extensions de cette même énergie, de cette même source que l’on peut appeler « Dieu » ou  » l’Univers »… […] A notre niveau de conscience habituel, nous n’avons pas accès à toutes ces réalités, mais en développant notre sensibilité, la brume se dissipe peu à peu et la lumière peut alors nous visiter. »

« Les arbres sont les poumons de la Terre, les rivières en sont les veines et les artères… La Terre est composée des mêmes éléments que nous; comme nous, elle vit, elle respire, elle évolue. Et c’est finalement cette « énergie de vie », que nous allons connecter, à travers les différentes facettes de ce que nous appelons « Nature ».

« Énergie, Lumière, Ressenti, Vie… Il manque plein de mots pour pouvoir exprimer pleinement une certaine sensation ou une vibration particulière. Comment définir des sensations comme la « lumière de guérison » ou la sensation de vie qui pulse en nous en faisant la rencontre d’un renard au détour d’un chemin, ou la sensation d’immensité que l’on peut ressentir en entrant dans l’énergie d’un grand mélèze centenaire? Les mots sont trop petits pour ces réalités-là, sauf, peut-être pour le poète… »

« Dans nos contrées, deux mille ans après sa disparition officielle, nous sommes encore fortement imprégnés de la civilisation celte, qui, comme toutes celles qui l’ont précédée étaient animiste. Tout alors était sacré. Toutes les créatures avaient une âme et toutes avaient droit au respect. Quel que soit le problème auquel ils devaient faire face, les humains cherchaient la réponse en eux-mêmes en tenant compte des signes et des enseignements que leur offrait la nature […] C’est cet esprit qui revient si fort aujourd’hui. Et ce sont ces mémoires qui se réveillent en nous lorsque nous allons à la rencontre des éléments, toujours porteurs de tout cet enseignement. »

« Un univers entier de connaissance, de sensations et d’émotions s’offre à nous. La sensibilité est la clef qui va nous ouvrir ces portes vers l’infini. La réactiver, la redécouvrir même est essentiel pour avoir accès à toute la magie de la nature dans ses facettes infinies ».

Un livre qui fait réfléchir et nous ouvre les yeux et l’esprit sur notre lien avec la Planète et sur son infinie générosité.