De retour d’un séjour en Touraine, pendant lequel j’ai pu satisfaire ma soif de châteaux, j’ai choisi d’ écrire cet article sur mes trois coups de cœur. Peut-être parce que ces trois Châteaux sont un peu moins fréquentés par les foules touristiques. Tous les châteaux de la Loire sont fascinants, mais ces trois là ont, à mes yeux, un petit supplément d’âme…
Le château d‘Ussé… Le plus « féerique ».
On l’appelle souvent « Le Château de la Belle au bois dormant »…
« Il était une fois un château aux allures féeriques, magnifique bâtisse hérissée de tours et de clochetons, surplombant l’Indre et La Loire… Un château tellement merveilleux que Charles Perrault, séduit par le romantisme des lieux, s’en inspira pour en faire le cadre enchanté de sa « Belle au bois dormant »… Voilà ce qu’annonce le dépliant du château…
Et je n’ai pas été déçue… Il est vrai qu’il a bien belle allure, ce château impressionnant, adossé à la forêt de Chinon, et surplombant l’Indre dans laquelle il se reflète…
Lorsqu’on passe les grilles du château, les façades en pierres blanches et les tours se dessinent à travers les branches des magnifiques cèdres du Liban offerts par Chateaubriand à la Comtesse de Duras, très éprise du ténébreux écrivain…
Situé dans la partie la plus ancienne du château, le chemin de ronde nous invite à une mise en scène racontant l’histoire de La Belle au Bois Dormant. Escaliers en colimaçons, greniers, charpentes plusieurs fois centenaires sont le décors idéal pour nous accompagner dans ce retour à nos rêves d’enfants. Sauf qu’aujourd’hui, j’ai réalisé qu’à présent, je m’identifie davantage à la reine un peu vieillissante et nostalgique de sa beauté passée pour laquelle j’ai beaucoup d’empathie… qu’à la gentille et jolie princesse en attente d’un hypothétique prince charmant!… (un peu d’humour en passant!…)
C’est Le Nôtre en personne, celui-là même qui réalisa les jardins de Versailles, qui dessina pour Ussé les remarquables jardins à la Française. Introduits plus tard, des agrumes, orangers et citronniers, s’y sont acclimatés avec succès. On peut encore les admirer aujourd’hui.
Lorsque je passe un moment de contemplation devant des édifices comme celui-ci, je ne peux m’empêcher de penser à tous les hommes et les femmes qui ont contribué à le faire vivre. Je pense à ceux qui l’ont imaginé, rêvé, construit, les tailleurs de pierre, les sculpteurs, les artisans… Je pense aux propriétaires successifs qui ont l’ont aimé, amélioré, embelli, abandonné aussi, parfois… Faute de moyens. Je pense à toutes les petites mains qui l’ont décoré, entretenu, protégé, préservé, sans relâche. Les ébénistes, les couturières, les femmes de ménage successives… Même le gardien du château, qui y consacre tout son temps et toute son énergie, comme si c’était le sien. Ce qui est un peu vrai, d’une certaine façon. Ce château est un peu à tous ces gens. Toutes ces âmes, se retrouvent dans un même amour. Un attachement indestructible pour « leur château », pour lequel ils donnent tant, afin de continuer à le faire vivre. Et la visiteuse que je suis est sensible à tout cela.
Château du Riveau: le plus artistiquement « inspirant » …
A quelques kilomètres plus au Sud, j’ai découvert Le Château du Rivau.
Les propriétaires du Rivau, ont su faire de ce Château un lieu absolument enchanté. Tout y est fait avec beaucoup de goût et de créativité.
Ses jardins de conte de fées sont classés « jardins remarquables », et ce titre est amplement justifié. Chaque détail est pensé avec subtilité, des thèmes des jardins jusqu’à la décoration intérieure, les objets de collection présentés, le choix des expositions qui s’y tiennent, jusqu’à la cuisine des deux restaurants du Château…Tout est présenté avec un goût artistique qui m’a littéralement enchantée.
Le château du Rivau est entouré de 14 jardins présentés sous le thème des contes de fées. Il y a le potager de Gargantua, le jardin secret,
Le jardin de la Princesse Raiponce, La forêt enchantée, le jardin du petit Poucet, le Labyrinthe d’Alice, le jardin des plantes comestibles,
Le jardin des philtres d’amour, le chemin des fées,
la Forêt qui court, le verger du Paradis,
La Cassinina, le jardin aux papillons , le Bois amoureux, le chemin des senteurs,
…. Et le parterre de lavandes, devant le château. Il y a aussi la présence de quelques volatiles précieux et romantiques…

A l’intérieur du château, les collections et objets d’art traditionnels dialoguent avec les œuvres d’art fantasques d’artistes contemporains, sous forme de licornes, chimères, automates, et autres objets étranges, donnant à l’ensemble un côté « cabinet de curiosités » décalé que j’ai adoré. Lorsque j’y suis allée, se tenait l’exposition « Effervescence », à l’intérieur même du Château. Mais j’avais du mal à distinguer les œuvres exposées, des collections habituelles du Château, tellement ces dernières ont été choisies avec goût par les propriétaires.
J’ai beaucoup BEAUCOUP aimé tout ce que j’ai vu et ressenti dans ce château à l’atmosphère très inspirante pour les âmes d’artistes. Il y plane aussi le souvenir de Jeanne d’Arc qui vint au Rivau pour quérir des chevaux pour mener l’armée du dauphin Charles (futur Charles VII) vers le siège d’Orléans, afin de bouter les anglais hors de France.. Une pièce entière de la tour lui est consacrée et Jeanne y est évoquée de manière très onirique.
Un enchantement renouvelé partout où mes yeux se posaient.
Au Château du Rivau, tous les sens sont sollicités. Les yeux, bien-sûr, avec toutes ces couleurs dans les jardins, ou avec ces géniales créations artistiques… Mais aussi le nez, avec le parfum des fleurs…
Et même le goût, avec la présence de deux restaurants dans l’enceinte même du château: « La table des fées », avec une terrasse donnant sur le jardin potager, et servant des plats avec des produits régionaux et des légumes frais du potager.
Et « Le jardin secret », restaurant gastronomique aux saveurs raffinées proposant des mets aussi délicieux que beaux dans les assiettes…
Un château inspirant de mille manières… qui m’a donc « inspiré » ces petites aquarelles!..

L’allée des senteurs…
Une expérience enchantée à ne pas râter!…
Château de L’Islette, le plus « paisible »…
C’est le petit frère d’Azay-le-Rideau. Juste à côté de son très fréquenté voisin, aussi joli, mais beaucoup plus calme et paisible… Fait pour la rêverie…

Le château a abrité les amours tumultueuses de Rodin et de Camille Claudel, qui ont séjourné plusieurs fois ici, loin de Paris, au début des années 1890. Ils y travaillèrent aussi et réalisèrent certaines de leurs œuvres, comme « la petite châtelaine », réalisée par Camille Claudel.

Aux beaux jours, des chaises longues, des tables et des chaises sont disséminées dans le parc, sur les bords de l’Indre, ou sur des îlots de gazon vert tendre. Des cygnes se déplacent avec douceur sur les étangs autour du petit moulin, tout près de l’entrée. Un décors qui dégage une sérénité vraiment appréciable au milieu de la course des touristes autour des châteaux de La Loire.

Pour terminer, je vous propose de visionner sur ma chaîne YouTube ces deux courtes vidéo sur le Château d’Ussé et sur le Château du Rivau.



































